Le FFS rejette «avec force» le projet de loi de finances
Le Front des forces socialistes (FFS) rejette «avec force» le projet de loi de finances 2017 voté aujourd’hui par l’Assemblée populaire nationale (APN). Le FFS considère que cette loi porte gravement atteinte aux intérêts du pays et méprise la population.
«C’est pourquoi nous l’avons qualifiée d’antinationale et d’antisociale. Une suite logique de la loi de finances de l’année 2016», a martelé Chafaâ Bouaïche pour lequel cette loi est une «tentative de faire face à une débâcle économique et politique, en recourant au plus haïssable des procédés qui consiste à faire payer les couches sociales les plus démunies !» «Le gouvernement a décidé de faire payer les Algériens et d’épargner les barons. Car les barons ont des entrées au gouvernement, ils sont au gouvernement. Ils risquent de devenir tout le gouvernement», a-t-il dénoncé. Pour le chef du groupe parlementaire du plus vieux parti de l’opposition, «au lieu d’aller chercher les milliards détournés dans la surfacturation, les transferts illégaux de devises et la fraude fiscale, les restes à recouvrer, le gouvernement préfère s’attaquer au pouvoir d’achat des Algériens déjà fragilisé par l’inflation et la dépréciation du dinar». «C’est parce que le système est basé précisément sur l’absence de démocratie, de contrôle, de rigueur et de transparence qu’il a permis l’accaparement illégal, la gabegie, la corruption, le dévoiement de tous les principes de la bonne gouvernance au profit d’un clientélisme ajoutant l’arrogance au gaspillage», a-t-il ajouté, affirmant que «le pouvoir qui a conduit de manière unilatérale le pays dans toutes ses crises sociales économiques et politiques continue à décider tout seul».
La crise, pour le chef du groupe parlementaire du FFS, est «économique autant que politique parce qu’elle concerne une économie qui, des décennies durant, a été rendue totalement dépendante de la rente des hydrocarbures». Cette économie rentière qui a créé, de ce fait, au sein de l’élite politique et économique du pays une classe de rentiers. «La crise que le gouvernement prétend résoudre n’est pas la crise dans laquelle se débat le pays depuis des années. Le gouvernement veut seulement atténuer les retombées de cette crise sur les oligarques qui soutiennent le régime. Mais n’apportent rien au pays», a-t-il précisé, assurant qu’«avec une telle loi de finances qui vient couronner tout le processus entamé avec la Constitution on voit bien pourquoi le pouvoir n’a pas voulu entamer un vrai dialogue et prendre le risque d’aller vers des mesures qui remettraient de l’égalité devant la loi entre Algériens».
Le FFS considère qu’un consensus national est indispensable pour faire face à la crise multidimensionnelle qui n’est pas liée seulement à cette baisse des revenus de la rente pétrolière. Il s’engage à poursuivre le combat en faveur des couches vulnérables et pour la défense des intérêts du pays. «Le FFS ne cessera de le dire : il faut en finir avec l’unilatéralisme et aller dans une démarche consensuelle pour sauver le pays et préserver son avenir. Le pouvoir, bien qu’averti des menaces qui pèsent sur le pays, continue à tourner le dos aux aspirations des Algériennes et des Algériens», a soutenu Chafaâ Bouaïche pour lequel «à l’origine de la crise nationale il y a la hogra et l’injustice, et cette loi ne fait que légaliser la hogra et l’injustice».
Hani Abdi
Comment (17)