Benghebrit plaide pour une généralisation «progressive» de tamazight
La langue tamazight sera enseignée partout dans le pays mais sa généralisation obéira à une démarche pragmatique et progressive, a indiqué, jeudi à Béjaïa, la ministre de l’Education nationale, Mme Nouria Benghebrit.
«Son caractère obligatoire interviendra une fois levées les contraintes inhérentes à son enseignement», a-t-elle souligné lors d’un point de presse animé, en marge d’une visite de travail effectuée dans la wilaya, expliquant au demeurant que la levée de ces contraintes à l’instar du choix de la graphie a adopter ne relève pas des missions de son département ministériel mais d’instances plus compétentes.
«Il n’est pas de notre mission de trancher. Mais aux instances habilitées à le faire», a-telle affirmé, réaffirmant toutefois la volonté du gouvernement de mettre tous les moyens pour l’enseigner dans l’ensemble des wilayas du pays. «En 2014, tamazight avait été enseigné dans 14 wilayas. Aujourd’hui, elle l’est dans 34 wilayas. Il faut laisser le temps au temps», a-t-elle soutenue, soulignant par ailleurs l’intérêt et la nécessité de rendre ses lettres de noblesses à l’école en passant désormais à «l’étape de la qualité».
«Tous les dossiers sont ouverts, qu’il s’agisse des programmes, de l’évaluation, de la formation, de la gouvernance, de l’informatisation, ou des recrutements», s’est-elle adressée aux cadres du secteur, leur demandant toutefois, pour ce faire, de fournir plus d’efforts, notamment en contribuant à la stabilisation du secteur, qui a trop pâti, de ses propres turbulences et dont la répétition, voire la fréquence a palpablement nui à son état.
Prenant Béjaïa en exemple, Mme Benghebrit, a révélé que les taux de redoublement autant dans le moyen que le secondaire, estimés respectivement à 23 et 22,5 % sont fort éloquents, en ce sens ou ils dépassent les moyennes nationales d’un ordre respectif de prés de 19 et 20 %. «C’est un indicateur de l’insuffisance de l’acquisition des compétences», a-t-elle martelé se désolant que les investissements lourds effectués par le gouvernement dans le secteur n’aient pas donné les résultats souhaités.
Mme Benghebrit s’est dite optimiste cependant pour inverser la tendance, d’abord en raison des réformes engagées ensuite à cause du climat d’apaisement qui s’installe, notamment depuis, la signature, depuis prés d’un an déjà, de la charte de l’éthique éducative, paraphée par la quasi-totalité des partenaires sociaux, qui à ses yeux, ont fait preuve de beaucoup de responsabilité en plaçant «l’intérêt de l’élève au dessus de tout autre considération».
R. N.
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