Etat-providence et économie alternative
Par Kamel Moulfi – Ce vendredi matin, le prix du baril de Brent reprenait son jeu de yoyo en amorçant le début de la journée par une baisse du cours qui a reculé de 10 cents, à 48,90 dollars, selon les agences spécialisées, donc sous les 50 dollars qui sont, pour le moment, le seuil-repère pour les Algériens, puisque c’est la prévision qui a servi à établir le budget pour 2017. L’information n’échappe évidemment pas à notre ministre de l’Energie, Noureddine Boutarfa, qui se rendra ce samedi dans la capitale iranienne, Téhéran, où il doit poursuivre ses discussions visant à réunir les conditions d’un consensus lors de la prochaine réunion ministérielle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) le 30 novembre à Vienne, en Autriche, dans l’espoir d’arriver à une stabilisation du prix de l’or noir.
L’objectif est de faire remonter les cours du Brent vers la fourchette entre 50 et 60 dollars. Une première percée à 53 dollars, consécutive à l’accord d’Alger, conclu fin septembre, et à la rencontre Opep et non-Opep d’Istanbul, du 13 octobre, a laissé croire que cette remontée est possible. Puis, la redescente au-dessous de 50 dollars est venue rappeler qu’en la matière, l’évolution reste imprévisible, trop sensible à l’impact des discours sur le marché ou même à l’incidence d’un événement «collatéral».
Faut-il encore attendre de voir comment le marché pétrolier va réagir à un autre signal quelconque avant la réunion de Vienne ? Les observateurs algériens ont un œil sur les fluctuations du marché pétrolier et l’autre sur les bilans que donnent périodiquement les services des Douanes concernant la balance commerciale. Les derniers chiffres, portant sur les dix premiers mois de 2016, traduisent un déficit commercial de 15,8 milliards de dollars. De quoi alimenter la polémique interminable – et ancienne – autour de l’Etat-providence, entre ceux qui veulent le remettre en question et ceux qui estiment que c’est une constante intouchable.
En même temps, les deux camps sont unanimes à propos de l’urgence de la sortie de l’économie algérienne de sa dépendance du pétrole.
K. M.
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