Fidel Castro : le père de la Révolution cubaine et grand ami de l’Algérie s’en va
Le père de la Révolution cubaine et grand ami de l’Algérie Fidel Castro est décédé vendredi soir à La Havane à l’âge de 90 ans, a annoncé son frère Raul, qui lui a succédé au pouvoir en 2006. «Le commandant en chef de la Révolution cubaine est décédé à 22 h 29 ce soir», a annoncé Raul Castro en lisant une déclaration sur l’antenne de la télévision nationale. «L’organisation de l’hommage funèbre qui lui sera donné sera précisée ultérieurement», a-t-il ajouté dans cette brève allocution, concluant son annonce par l’antienne du Comandante, «Jusqu’à la victoire, toujours !». Le Lider Maximo, qui a dirigé Cuba depuis la révolution de 1959 et défié la superpuissance américaine pendant plus d’un demi-siècle, avait cédé le pouvoir à son frère Raul à partir de 2006 après une hémorragie intestinale. Il avait abandonné en avril 2011 ses dernières responsabilités officielles, en cédant son poste de premier secrétaire du Parti communiste de Cuba (PCC) à Raul, numéro deux du parti depuis sa fondation en 1965.
L’ex-président cubain avait totalement disparu des écrans cubains entre février 2014 et avril 2015, ce qui avait alimenté de nombreuses rumeurs sur son état de santé. Mais depuis un an et demi, même si ses déplacements restaient limités, il avait recommencé à publier des «réflexions» et s’était remis à recevoir chez lui personnalités et dignitaires étrangers, dont le Premier ministre Abdelmalek Sellal lors de sa visite à La Havane en octobre dernier.
Fidel Castro, dont la dépouille sera incinérée ce samedi, a ému les Algériens lorsqu’il s’est montré, dans une de ses rares apparitions publiques, arborant la tenue sportive officielle de l’équipe nationale algérienne de football, en hommage à ce pays qu’il a toujours aimé.
Durant la guerre de Libération nationale, Fidel Castro envoya un navire cubain, Bahia de Nipe, avec à son bord une importante cargaison d’armes et de munitions pour venir en aide aux moudjahidine, tandis que des conseillers militaires cubains avaient été chargés d’assurer l’instruction des membres de l’Armée de libération nationale au maniement de ces armes. Près de quatre-vingts soldats de l’ALN blessés furent envoyés à Cuba pour y être soignés, ainsi que vingt enfants des camps de réfugiés, orphelins pour la plupart, qui furent pris en charge par l’Institut cubain d’amitié avec les peuples (Icap).
«Une péripétie de l’histoire commune de deux peuples et deux révolutions empreintes de cet attachement au principe sacré de la solidarité et qui marque pour la Révolution cubaine la première action internationaliste du genre dans le continent africain ; et pour l’Algérie tout ce que l’indépendance et la libération du joug du colonialisme quelques mois plus tard et les orientations progressistes qui s’en suivront apporteraient dans la pratique aux mouvements de libération nationale et aux luttes contre les dictatures en place en Amérique latine et dans le monde. Un autre sujet d’intérêt qu’il faudra aborder un jour et enseigner à nos enfants dans les écoles», écrit le journal Alger Républicain, qui définit on ne peut mieux les liens forts qui existent entre l’Algérie et Cuba, deux bastions de la lutte contre l’hégémonisme et la domination.
Karim B./Agences
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