Guerre contre Daech : le dernier cadeau de Barack Obama à l’armée américaine
Avant de partir de la Maison-Blanche, Barack Obama a fait un dernier cadeau aux forces armées américaines. Préoccupée par la menace que fait peser l’organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (EI) sur les Etats-Unis, son administration a décidé d’opérer une réforme qui vise à élargir le champ d’action des unités d’élites du Commandement conjoint des opérations spéciales (JSOC) qui ont aidé les Navy Seal à tuer Oussama Ben Laden en 2011. Dans un proche avenir, ces unités devraient avoir la possibilité de suivre, planifier et lancer des attaques contre des cellules terroristes dans n’importe quel endroit du monde. Cette décision, expliquent sous le sceau de l’anonymat des responsables américains au Washington Post, est motivée par le fait que «les éléments de Deach ont tendance à se disperser depuis qu’ils sont chassés de leurs bastions en Irak et en Syrie». Ainsi, les missions des unités du JSOC, qui sont spécialisées dans les opérations clandestines, «pourront avoir lieu bien au-delà des champs de bataille de l’Irak, de la Syrie et de la Libye, pays où elles ont eu à effectuer des opérations clandestines par le passé».
Une fois la réforme décidée par le président Obama finalisée, ajoutent les sources du Washington, les commandements militaires régionaux américains auront à leur disposition une puissante force de frappe et de renseignement multi-agences. Baptisé «Groupe de travail pour les opérations extérieures», les unités du JSOC réformé, qui seront lancées aux trousses des réseaux terroristes projetant des attaques contre l’Occident, n’auront à rendre de compte qu’à un nombre limité de centres de décision.
Cette taskforce aura également à recommander des frappes, prodiguer des conseils aux militaires et aux forces de sécurité des alliés traditionnels occidentaux et mener des opérations conjointes. Le JSOC pourra également agir unilatéralement dans le cas où il aurait affaire à des Etats défaillants.
Certains au Pentagone espèrent voir le nouveau groupe de travail évoluer en tandem avec la CIA. Les sources du Washington Post indiquent que ces dernières années, l’implication de la centrale américaine de renseignements dans les opérations paramilitaires dans le monde a diminué, notamment depuis que ses drones armés ont été transférés au Pentagone. La CIA garde cependant quelques atouts. Les sources du journal américain soutiennent qu’avec ses contacts à l’étranger, ses réseaux d’espionnage et sa longue expérience dans les opérations secrètes, la CIA peut apporter un soutien décisif au JSOC nouvelle version.
Khider Cherif
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