Production d’acier : les Emiratis mettent 1,6 milliard de dollars
Le lobbying mené ces derniers mois par le gouvernement dans les milieux d’affaires arabes pour attirer des investissements directs commence visiblement par porter ses fruits. Selon l’agence Reuters qui rapporte l’information, l’entreprise émiratie Emarat Dzayer compte bientôt lancer une importante aciérie en Algérie.
Le site de production sera situé dans la wilaya d’Annaba et sera opérationnel dans 24 à 30 mois. Il produira 1,5 million de tonnes de fer réduit direct par an et 1 000 000 de tonnes d’acier sous forme de rails, de structures en acier et de tuyaux sans soudure. Le financement du projet, qui coûtera 1,6 milliard de dollars, viendra d’investissements en fonds propres et de prêts bancaires. Pour les besoins du projet, le groupe Emarat Dzayer a déjà signé un accord avec Naftal, filiale de Sonatrach spécialisée dans la distribution de produits pétroliers, et la société Asmidal, entreprise qui produit des lubrifiants pour les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique, de la marine et de l’industrie.
Fondé à Dubaï par Ahmed Hassan Abdul Qaher Al-Sheebani et Ajay Sethi, Emarat Dzayer dédie ses activités à l’Algérie. Ahmed Hassan Abdul Qaher Al-Sheebani est également actionnaire de la Staem, société algéro-émiratie de fabrication de tabac, et d’Emiral, entreprise spécialisée dans l’immobilier. De toutes les pétromonarchies du Golfe, les Emiratis sont les plus impliqués dans l’investissement en Algérie.
Les investissements émiratis en Algérie ont atteint 10 milliards de dollars, a indiqué, la semaine dernière, Obaid Bin Humaid Al-Tayer, ministre émirati des Affaires financières, à l’ouverture du Forum d’investissement algéro-émirati organisé au Centre international des conférences Abdellatif-Rahal d’Alger. Il a relevé, par ailleurs, que les échanges entre son pays et l’Algérie ont atteint environ un milliard de dollars en 2016. Le ministre émirati trouve que ces chiffres, en constante augmentation, ne correspondent pas à l’ambition, du moins politique, affichée par les hautes autorités des deux pays.
Les Emirats arabes unis regardent «avec un grand intérêt les efforts faits par l’Algérie pour améliorer l’investissement», a affirmé Obaid Bin Humaid Al-Tayer, évoquant la loi sur la promotion de l’investissement publiée au Journal officiel. Pour autant, le responsable émirati veut plus de facilités «possibles» pour les investissements émiratis en Algérie pour «hisser à un niveau stratégique le partenariat entre les deux pays». Obaid Bin Humaid Al-Tayer a estimé qu’il faut donner un rôle plus grand au secteur privé.
Selon le Forum des chefs d’entreprise, il y a 14 sociétés émiraties qui activent sur le marché algérien. A mentionner que le Forum d’investissement algéro-émirati organisé lundi dernier à Alger a été sanctionné par près de dix accords de partenariat dans divers domaines.
Khider Cherif
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