Le projet de loi sur la retraite tend à préserver le principe de solidarité intergénérationnelle (Mohamed El Ghazi)
Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, a affirmé dimanche à Alger que les nouvelles dispositions du projet de loi sur la retraite visent à «préserver le principe de solidarité intergénérationnelle», estimant que «le maintien du système actuel entraînera la faillite de la Caisse nationale des retraites (CNR)».
Interpellé par les députés lors d’une séance plénière consacrée au débat sur le projet de loi relatif à la retraite, M. El Ghazi a précisé que les nouvelles dispositions de ce projet «visent à préserver le principe de solidarité intergénérationnelle» et «à mettre fin au système en vigueur depuis 1997». «Le maintien du système actuel entraînera la faillite de la CNR», a-t-il souligné.
Le ministre a rappelé que les dispositions introduites au nouveau texte ne sont qu’un «retour au système en vigueur depuis 1983», soit la limitation de l’âge minimum de la retraite à 60 ans, un système appliqué dans de nombreux pays, précisant que le système algérien de retraite est l’un des meilleurs au monde, car «il préserve les droits des travailleurs et des générations futures». «Contrairement à ce que prétendent certains, qui affirment que l’Etat tend à paupériser le peuple», le gouvernement, a-t-il souligné, «œuvre à préserver les droits des citoyens ainsi que le caractère social de l’Etat algérien».
Il a rappelé que des rencontres de sensibilisation avec les syndicats autonomes, notamment du secteur de l’éducation, sur le projet de retraite ont été organisées, outre les émissions d’information sur le même thème en associant les partis politiques et les syndicats qui prétendent être exclus, selon lui.
M. El Ghazi a affirmé que l’annulation de la retraite proportionnelle et anticipée n’aura pas d’effet sur l’emploi, soutenant que la lutte contre le chômage passe par le développement de l’économie et de l’investissement et «non pas par l’indemnisation des retraités». «Les chances d’accès à l’emploi existent en Algérie», a-t-il encore soutenu. Il a indiqué, par ailleurs, que les chiffres avancés par l’Office national des statistiques (ONS) font état d’un recul du taux de chômage à 9,9% en avril 2016 contre 11,02% en septembre 2015, ajoutant que 300 000 chômeurs ont accédé à l’emploi à travers l’Agence nationale de l’emploi (Anem). Quelque 300 000 petites et moyennes entreprises ont été créées au cours des cinq dernières années dans le cadre de l’Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes (Ansej) et l’Agence nationale d’assurance-chômage (Cnac), ce qui a permis la création de 100 000 postes d’emploi, a-t-il rappelé. M. El Ghazi a annoncé la tenue d’un Salon national des microentreprises au courant du premier semestre 2017.
Les députés des partis politiques qui contestent le projet de loi sur la retraite ont souligné dans leurs interventions la nécessité de revoir les dispositions. Le groupe parlementaire du Parti des travailleurs (PT) a appelé au retrait immédiat du projet, proposant de trouver d’autres moyens moins pénibles pour le citoyen pour combler le déficit de la caisse de retraite, au lieu d’annuler la retraite anticipée. Les députés du PT ont soutenu que les impôts non recouvrés et qui dépassent 11 000 milliards DA sont à même de couvrir le déficit de la caisse. Les députés de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV) ont proposé l’application progressive des nouvelles dispositions, décriant toutefois que les syndicats autonomes n’aient pas été associés à l’élaboration du projet. Les députés FLN ont critiqué le manque de campagnes de sensibilisation à travers les médias sur le projet de loi, alors que les députés du RND, qui ont applaudi le projet, ont appelé à la formation d’une commission d’experts pour établir la liste des professions pénibles. Les représentants des groupes parlementaires du Front des forces socialistes (FFS), du PT, de l’AAV et du Parti pour la justice et le développement (PJD) ont boycotté la lecture du rapport préliminaire de la commission pour n’avoir pas été associés à l’élaboration du rapport.