Noël Mamère s’ingère dans l’affaire Ghardaïa et interpelle les autorités françaises
L’affaire de l’emprisonnement de Kamel Eddine Fekhar «sort» du territoire national, pour être portée devant les autorités françaises. Et c’est le comité de soutien à cet activiste des droits de l’Homme qui saisit un député de la gauche française, Noël Mamère en l’occurrence, afin qu’il lui apporte son aide. Noël Mamère a ainsi interpelé le ministre français des Affaires étrangères, Jean Marc Ayrault, pour qu’il intervienne dans une affaire bien interne à l’Algérie. Pour justifier cette demande d’«ingérence», Noël Mamère invoque l’état de santé critique de Kamel Eddine Fekhar en raison d’une grève de la faim qu’il observe depuis 16 jours. «Cet homme a été arrêté lors des événements de Ghardaïa, alors qu’il tentait de faire entendre l’oppression dont les Mozabites sont les victimes. Ces événements ont fait 22 morts et des centaines de blessés. Les Mozabites font encore aujourd’hui l’objet de terribles pressions : leurs boutiques sont régulièrement incendiées ; leurs enfants font l’objet d’une exclusion du système scolaire ; ils sont souvent victimes d’attaques, voire de meurtres et ils font l’objet d’un fichage systématique», écrit Noël Mamère à Jean-Marc Ayrault, accusant dans ce sillage les autorités algériennes d’avoir choisi d’enfermer «les militants qui tentaient d’obtenir l’attention des gouvernements étrangers sur cette situation d’une extrême gravité».
Ce député français ajoute dans sa lettre à Jean-Marc Ayrault que «le docteur Fekhar représente, par son courage et la détermination de son combat, un espoir pour les Mozabites d’être entendus». «Ne traitons pas son sort avec indifférence», demande-t-il au ministre des Affaires étrangères français. Un droit d’ingérence bien assumé, dans un pays qui veut se débarrasser par tous les moyens de ses citoyens de confession musulmane.
Sonia Baker
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