France : Valls annonce sa candidature à la présidentielle
Manuel Valls a annoncé lundi sa candidature à la présidence de la République via la primaire de la gauche, tendant la main à des socialistes divisés et attaquant le candidat de la droite François Fillon accusé de préparer «un recul social généralisé».
Face aux sondages qui donnent la gauche battue, le Premier ministre a mis en avant son expérience et assuré que «rien n’est écrit», tout en précisant qu’il quitterait Matignon dès mardi. «Oui, je suis candidat à la présidence de la République», a dit l’ancien ministre de l’Intérieur, 54 ans, lors d’un discours dans l’hôtel de ville d’Evry (Essonne), son fief électoral.
«J’ai cette force en moi, cette volonté de servir mon pays, c’est au-delà des mots, c’est une conviction totale, je veux tout donner pour la France qui m’a tant donné», a-t-il ajouté. Manuel Valls, qui aura fort à faire pour rassembler une famille politique en partie rétive à son égard – au point de constituer, selon sa propre formule, des «positions irréconciliables à gauche» – l’a vivement appelée à l’unité.
«Je constate la division à gauche. Mais jusqu’à quand allons nous subir ce spectacle ?», s’est-il interrogé. «Dans ma volonté de faire évoluer ma famille politique, j’ai pu avoir des mots durs, susciter des débats, des incompréhensions», a-t-il reconnu, jugeant que pour retrouver l’unité, «chacun devra faire un effort, moi le premier».
Parmi les causes du ressentiment à son égard à gauche figurent son soutien au projet de déchéance de nationalité pour les personnes coupables de terrorisme, l’utilisation du 49-3 et ses positions sur la République et le rôle de l’islam. Lors de la primaire des 22 et 29 janvier, il devrait notamment affronter ses anciens ministres Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, expulsés du gouvernement pour avoir contesté la politique et l’autorité de François Hollande.
Un autre de ses anciens ministres, Emmanuel Macron, compte se présenter à la présidentielle sans passer par la primaire. «Je veux me battre dans cette campagne contre la droite, son candidat, son programme. Avec ses vieilles recettes des années 80, elle nous présente comme une avancée ce qui est un recul social généralisé», a déclaré Manuel Valls.
Il a égrené les critiques contre le programme de François Fillon, refusant que les fonctionnaires «travaillent plus pour gagner moins», les déremboursements de médicaments, la «casse» de la Sécurité sociale et de l’hôpital et qu’il faille selon lui attendre 70 ans pour toucher une retraite à taux plein. Il a par ailleurs assuré vouloir poursuivre la baisse des impôts acquittés par les classes moyennes et populaires.
Quant à l’extrême droite, selon lui «aux portes du pouvoir», «à nous tous de la renvoyer dans les cordes», a-t-il dit. Il a cité des valeurs, laïcité, égalité, fraternité et liberté, exprimé le rejet du communautarisme, de la ségrégation sociale, du racisme et de l’antisémitisme et dit vouloir lutter contre «l’effet néfaste de la mondialisation».
R. I.
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