Crise au FFS : Rachid Halet accuse Chérifi, Laskri et Salima Ghezali
Actualisé – Dans une longue déclaration rendue publique mardi, Rachid Halet, membre de l’instance présidentielle du FFS, dénonce ce qu’il qualifie de «putsch» au sein de son parti, exécuté contre lui, selon lui, par trois membres de cette instance. Il cite : Chérifi Mohand Amokrane, Ali Laskri et Aziz Balloul, avec le soutien du coordinateur du comité d’éthique, Karim Balloul, et d’une conseillère de l’instance présidentielle, en l’occurrence Salima Ghezali, qui a, selon Halet, joué un rôle «très actif» dans le putsch alors qu’elle n’est pas militante du parti.
Le député de Tizi Ouzou affirme que la décision prise à son encontre par le biais de la commission de médiation et règlement des conflits est «nulle et sans portée politique ou juridique aucune». «Pour exécuter cette machination, écrit-il, les putschistes ont actionné la commission de médiation et de règlement des conflits qui a siégé en commission de discipline. Cette commission a été saisie illégalement par les trois membres putschistes qui se sont constitués en instance dans l’instance présidentielle et ont exercé des pressions intolérables, contraires à l’éthique et honteuses sur certains membres de la commission.» Il dénie à cette commission le droit de se saisir d’un dossier disciplinaire concernant un membre de l’instance présidentielle.
Rachid Halet explique que ce dossier est basé sur «des accusations mensongères et sans aucune consistance» et que les faits qui lui sont reprochés «relèvent du débat politique au sein du conseil national et du parti en général, si ce n’est de l’opinion publique». Et d’enchaîner : «Les putschistes qui se sont érigés en direction parallèle m’accusent de travailler contre le parti mais, en fait, ils se sont constitués en noyau de désunion et de déstabilisation du parti.»
Le signataire de la déclaration appelle les militants à ne pas céder au chantage, à l’unité et à la stabilité. «Des centaines de militants, dira-t-il encore, ont pu constater de leurs propres yeux la volonté des putschistes de saboter et de faire échouer coûte que coûte les activités nationales du parti, tant qu’ils n’ont pas encore les mains libres et une mainmise complète sur les instances du parti.» Il accuse les «putschistes» de chercher un pouvoir «sans partage» et «sans limites» sur l’appareil du parti et de s’être constitués en «police politique» au sein de l’appareil et de «stériliser» toutes les énergies et les initiatives.
Plus grave encore, l’auteur de la déclaration estime que ces détracteurs au sein du parti cherchent à contrôler les échéances électorales à venir, pour «récompenser leurs clientèles, assurer leur hégémonie sur le prochain congrès du FFS et monnayer leur soutien à l’occasion de la succession du chef de l’Etat en 2019». «Sinon, explique-t-il, comment comprendre qu’un sénateur du FFS puisse jouer le facteur de Bouteflika auprès de Hollande ? Sinon comment comprendre qu’on puisse se rendre impunément au siège de l’Otan dans une mission officielle du Parlement, vu la position critique et constante du FFS à l’égard de l’Otan ?»
Rachid Halet conclut sa déclaration en affirmant que «la neutralisation et le départ de cette clique constituent l’alternative nécessaire et salvatrice pour le parti et, peut-être, pour le mouvement démocratique en Algérie, le consensus national et l’Etat de droit».
La commission de médiation prononce l’exclusion de Halet
Dans un communiqué laconique diffusé cet après-midi et signé par son premier secrétaire, la commission nationale de médiation du Front des forces socialistes (FFS) s’est prononcée, comme attendu, pour l’exclusion de Rachid Halet, membre de l’instance présidentielle du parti. Ladite commission dit se référer à l’article 88 du règlement intérieur du parti, mais sans expliquer les griefs qui sont retenus contre ce membre de la direction.
R. Mahmoudi
Comment (14)