Une nouvelle tête à abattre
Par R. Mahmoudi – Après les ministres de l’Education nationale et des Affaires religieuses, le président du Haut Conseil de la langue arabe fraichement installé, un autre réformateur courageux qui se révèle, est depuis quelques jours dans le collimateur des islamo-conservateurs qui orchestrent toute une campagne de dénigrement contre lui et son programme sur les réseaux sociaux.
Il est accusé, lui, de «révisionnisme» et de délivrer «un blanc seing» aux ennemis de la langue arabe et même d’en être un, après avoir déclaré, il y a quelques jours, que l’arabisation de l’université était une erreur et qu’il n’y avait rien d’antinational à ce que les cadres de l’Etat, y compris les ministres, s’expriment dans la langue de Molière. Il a surtout voulu expliquer que la langue arabe en Algérie ne se développera pas par les discours inquisiteurs, ni par l’exclusion, mais par de vraies réformes et par une vision clairvoyante. Plaidant pour la réforme de l’école, le président du Haut conseil de la langue arabe, Salah Belaïd, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, en déclarant que «certains conservateurs ont tort de s’opposer à un saut qualitatif (dans le domaine de la réforme), parce que nous serons condamnés par l’histoire».
Lancée sur sa page Facebook par l’incoercible député pro-Erdogan Hassan Aribi, cette campagne de diabolisation va, à coup sûr, s’intensifier dans les prochains jours, à mesure qu’approchent les élections. Les islamistes n’ont, en effet, rien d’autre à proposer aux Algériens que de jeter de l’opprobre sur toute velléité de réforme. Les seules réformes qui les intéressent, ce sont celles qui peuvent leur permettre d’accéder au pouvoir ou de leur accorder davantage de privilèges et de postes dans les Assemblées.
R. M.
Comment (16)
Les commentaires sont fermés.