Aveu de Barack Obama : «Bush a créé Daech en Irak !»
Dans un discours prononcé, mardi, depuis la base aérienne MacDill en Floride, siège du commandement des forces américaines au Moyen-Orient (Centcom) qui supervise la campagne des frappes aériennes contre les terroristes en Irak et en Syrie, le président américain Barack Obama a défendu son bilan en matière de lutte antiterroriste et revendiqué une nette rupture avec les années Bush, rappelant qu’il avait orchestré le retrait des troupes américaines d’Irak et d’Afghanistan qui sont passées de 180 000 à 15 000. Sans toutefois donner l’impression de vouloir faire dans le règlement de comptes, le président américain sortant a soutenu également que son administration s’était attelée à ne pas répéter les erreurs commises par les Etats-Unis lors de l’invasion en 2003 de l’Irak qui ont favorisé l’émergence de l’organisation, ce qui sera appelé plus tard Daech.
L’intervention de Barack Obama était à prendre aussi comme une réponse à Donald Trump, son successeur à la Maison-Blanche, qui s’est montré critique vis-à-vis de l’approche adoptée par son administration en matière de lutte antiterroriste. Lors de sa campagne, Donald Trump avait notamment qualifié le président et son ex-secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, de «cofondateurs» du groupe EI. Aussi Barack Obama a-t-il longuement insisté sur le bien-fondé de son approche dans la lutte contre le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI). «L’organisation qui voulait établir un califat à cheval sur les deux pays a perdu plus de la moitié de son territoire, son recrutement s’est tari et les populations locales se retournent contre elle», a-t-il martelé.
En dépit de toutes ces batailles gagnées, le président Obama a cependant prévenu que les Etats-Unis ne pourraient pas éradiquer le terrorisme par la seule puissance militaire. «Plutôt que d’offrir de fausses promesses, que nous pouvons éliminer le terrorisme en larguant plus de bombes ou en déployant de plus en plus de troupes ou en nous coupant du reste du monde, nous devons adopter une perspective à long terme face à la menace terroriste et nous devons poursuivre une stratégie intelligente qui puisse perdurer», a déclaré le président américain.
Dans ce contexte, Barack Obama a affirmé l’importance du respect des lois et des valeurs américaines, se prononçant contre le retour de la méthode d’interrogatoire du waterboarding (simulation de noyade) et l’instauration de tests religieux pour les immigrants, deux mesures défendues par Trump. «Tout l’objectif de ces terroristes est de nous faire peur et, par là, de nous faire changer ce que nous sommes et notre démocratie», a-t-il déclaré. Obama avait, rappelle-t-on, interdit par décret, en janvier 2009, l’usage du waterboarding et d’autres «techniques d’interrogatoire renforcées».
Sur la situation au Moyen-Orient, le 44e président des Etats-Unis a fait savoir que «la menace persiste et que cette menace de mort va nous hanter pour les années à venir». «Dans de trop nombreux pays, surtout au Proche-Orient, c’est l’anarchie, et cela couvait depuis des décennies. Et cela a libéré des forces que nous allons mettre une génération à anéantir», a indiqué Barack Obama. Parmi les menaces que les Etats-Unis se doivent de se préparer à affronter, il a désigné les «faux prophètes qui altèrent l’islam», notamment en Syrie.
Evoquant les menaces à l’intérieur des Etats-Unis, il a souligné la menace liée aux «terroristes solitaires qui se radicalisent sur Internet».
Khider Cherif
Comment (18)