Vingt et un individus écroués pour incitation à la haine ethnique à Ghardaïa
Le procureur de la République près le tribunal de Ghardaïa a mis sous les verrous vingt et un individus pour incitation à la haine et à la violence, constitution d’une association de malfaiteurs et regroupement non autorisé. La détention de ces individus intervient après plusieurs arrestations opérées dans la zone nord de la ville de Ghardaïa, marquée ces derniers temps par la multiplication d’actes de violence, d’appels à la haine ethnique et de diffusion de documents et tracts subversifs. Des appels qui ont semé un climat de peur dans la commune et toute la région.
Les mis en cause, soupçonnés de liens avec les événements qu’a connus la région de Ghardaïa, ont été arrêtés lors d’une réunion clandestine tenue fin novembre dernier dans le quartier dit El-Ghaba, au nord du chef-lieu de la commune de Ghardaïa. Les services de sécurité ont agi sur renseignements en faisant état de l’existence d’un groupuscule produisant et diffusant des tracts et documents subversifs. L’enquête ouverte par les services de sécurité a permis l’arrestation des prévenus en flagrant délit de réunion clandestine.
Lors de cette opération, les services de sécurité ont découvert des épées, des couteaux, des haches et autres objets contendants. Selon des sources locales, ces individus faisaient pendant de longs mois la pluie et le beau temps dans la vallée du M’zab en provoquant et agressant violemment des gens dans la rue, menaçant les élèves et les commerçants. Plusieurs plaintes de citoyens ont été déposées au niveau des services de sécurité. Mais le groupe continuait d’agir en s’arrangeant à «camoufler leurs actes» qu’ils perpétraient essentiellement dans des zones non sécurisées et, surtout, la nuit.
La Vallée du M’zab, faut-il le rappeler, a connu durant ces quatre dernières années de graves violences et affrontements intercommunautaires qui se sont soldés par des dizaines de morts, des centaines de blessés et beaucoup de pertes matérielles. Le calme a regagné cette paisible Vallée. Mais il s’agit d’un calme relatif, puisqu’il y a encore des actes de violences et des appels à la haine ethnique qui maintiennent la population dans un climat de peur.
Sonia Baker
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