Visite officielle de Théo Francken : le ministre belge qui accusait l’Algérie…
Le communiqué des services du gouvernement annonce la visite de deux jours du Premier ministre belge, Charles Michel : «Les deux parties auront à examiner les mécanismes à même de permettre d’accroître les échanges économiques, d’une part, et d’aborder, dans le cadre d’un esprit de dialogue et de concertation, les questions liées à la circulation des personnes et des affaires sécuritaires, d’autre part.» On se souvient que le ministre belge d’Etat à l’Asile et à la Migration a accusé l’Algérie de «réticences à rapatrier ses ressortissants expulsés de Belgique». Justement du voyage, Théo Francken va certainement apprendre, à ses dépens, que l’hospitalité algérienne n’empêche pas les mises au point.
Membre du gouvernement de droite, Théo Francken a construit son identité politique en se spécialisant dans les questions d’asile et d’immigration. Son poste dans l’Exécutif de Charles Michel il l’a en quelque sorte préparé au cours de campagnes électorales musclées, chevauchant souvent la ligne discontinue de la xénophobie. Il devra même s’excuser devant la Chambre des députés d’avoir rendu hommage à un leader belge pronazi. Pas difficile de comprendre son animosité génétique envers l’Algérie au lendemain d’un «attentat à la machette» perpétré en août 2016 par Khaled Baboun, un ressortissant algérien qui a ciblé deux policières en Belgique.
Le ministre à l’Asile et à la Migration a vite fait d’imputer aux autorités algériennes la responsabilité de la présence sur le territoire belge de cet individu. «L’auteur de l’attaque a fait l’objet de deux ordres de quitter le territoire, en 2012 et 2014, mais il se fait qu’il vient d’un pays avec lequel la collaboration est particulièrement difficile. L’Algérie est réticente à reprendre ses nationaux», avait déclaré Théo Francken avant de recevoir une volée de bois vert de la part de l’ambassadeur algérien à Bruxelles qui réfuta clairement ces accusations infondées.
«La coopération entre l’Algérie et la Belgique existe : elle est pragmatique et constructive. On n’a pas besoin d’accords bilatéraux de réadmission. Avec tous les pays, nous avons une très bonne coopération en matière de réadmission de ceux qui séjournent de manière irrégulière (…) 155 Algériens en situation irrégulière ont été rapatriés en 2015. Dans le cas de Monsieur B., nous n’avons reçu aucune demande, aucune sollicitation de la part de l’Office des étrangers quant à son identification comme étant un Algérien et, à plus forte raison, nous n’avons rien reçu quant à l’exécution de la mesure d’éloignement vers l’Algérie.»
Akli Tira
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