Le wali de Béjaïa Ould-Salah Zitouni limogé
Nous apprenons de sources informées que l’inénarrable wali de Béjaïa, Ould-Salah Zitouni, a été limogé de son poste et devrait être remplacé par l’actuel wali d’Adrar, Mustapha Limani, lequel a déjà occupé, en pleins événements du printemps noir (2001-2003), le poste de chef de daïra d’El-Kseur. En l’absence d’une communication officielle sur cette mise à l’écart inattendue de celui qui dirigea d’une main de fer la wilaya de Béjaïa pendant dix-sept mois, les rumeurs continuent d’alimenter les commentaires sur les motifs de ce limogeage. Mais il s’avère qu’Ould-Salah Zitouni aurait commis la bourde de trop, en déclarant, il y a deux semaines à Akbou, devant un parterre d’investisseurs, que cette commune qui est considérée comme l’une des dix communes les plus riches d’Algérie était partagée par «quatre clans», dont celui de la gendarmerie et celui de la police. Il a, à la même occasion, menacé de congédier toux ceux qui, parmi les fonctionnaires de l’administration, refuseraient d’exécuter ses ordres. Sur son élan d’autocrate, il s’était autoproclamé, dans une autre réunion, «président de la République de Béjaïa».
En poste depuis juillet 2015, l’ex-wali de Massacra était donné comme partant dans le cadre du récent mouvement partiel des walis. Après avoir laissé une impression plutôt positive auprès de la population, à son arrivée à la tête de cette wilaya grâce à son volontarisme à tous crins et ses apparitions publiques très médiatisées, il quittera ses fonctions avec un bilan largement négatif, en léguant une wilaya dans un état lamentable, avec des retards incommensurables dans tous les domaines d’activité et une tendance croissante au désinvestissement.
Il est épinglé sur deux dossiers particulièrement sensibles : la gestion du foncier industriel et touristique, et la pénétrante autoroutière. En visite à Béjaïa en août dernier, le ministre de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de l’Artisanat, Abdelouahab Nouri, avait constaté de visu l’ampleur de la gabegie qui y règne. Une situation qui, d’ailleurs, le confortera dans sa décision de diligenter une enquête sur la gestion des zones d’expansion touristique (ZET) dans les quatorze wilayas côtières, dont fait partie Béjaïa.
L’autre échec retentissant d’Ould-Salah Zitouni concerne le retard accusé dans la réception du premier tronçon de la pénétrante Béjaïa-Bouira, prévue le 20 août dernier. Une date symbolique choisie par le Premier ministre pour entamer sa visite programmée dans cette wilaya et qu’il a été obligé d’annuler.
Présenté comme un bourreau du travail et auréolé d’une réputation d’homme à poigne et sévère, notamment envers les fonctionnaires de l’administration, Ould-Salah Zitouni s’est démené pendant des mois pour tenter de mettre de l’ordre dans cette région, socialement et politiquement très mouvementée, et de redémarrer certains projets restés en suspens, mais il a n’a pas réussi à redonner son aura à cette wilaya, alors qu’il jouissait de l’appui tacite de l’APW, à majorité FFS.
Rabah A.
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