Qui a permis à une société complice du Makhzen de s’implanter en Algérie ?
Le constructeur franco-allemand Thyssenkrupp Industrial Solutions vient de bénéficier d’un marché juteux en Algérie. Selon une information donnée par le quotidien Le Soir d’Algérie et confirmée par nos soins, c’est à cette société blacklistée à cause de ses activités dans les territoires occupés du Sahara Occidental qu’a été confié le projet d’une station de concassage de calcaire de la cimenterie El-Hadjar Soud. Il faut préciser que les Nations unies interdisent aux sociétés étrangères de prendre des marchés ou d’activer dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Mais le constructeur franco-allemand Thyssenkrupp Industrial Solutions a fait fi de cette interdiction, en acceptant, en février dernier, le marché de construction d’une cimenterie à Laâyoune au profit du groupe marocain Anouar Développement. Un groupe dirigé par El-Hachemy Boutgueray, qui est connu pour être très proche du palais royal, comme Othman Benjelloun, Moulay Hafid Elalamy ou encore Miloud Chaabi.
En acceptant ce marché rejeté par de nombreux groupes internationaux, Thyssenkrupp Industrial Solutions a défié cette instance internationale qui n’a pas hésité à l’inscrire sur la liste noire des entreprises avec lesquelles les Etats ne doivent pas traiter. Les hautes autorités du pays ignorent-elles l’octroi de ce marché à Thyssenkrupp Industrial Solutions ? Savent-elles que cette société fait l’objet d’un «embargo» international pour avoir accepté un marché à Laâyoune, dans les territoires occupés du Sahara Occidental ? Qui a œuvré ou manœuvré pour que Thyssenkrupp Industrial Solutions décroche ce marché ? Les responsables de la société El-Hadjar Soud ? Le ministère de l’Industrie ?
Les circonstances dans lesquelles ce marché a été octroyé à ce groupe franco-allemand restent inconnues. Des circonstances qui méritent d’être clarifiées dans les prochains jours. Car l’Algérie, qui est résolument engagée dans le respect de la légalité internationale, ne peut accepter une telle «entorse».
Sonia Baker
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