Le sens de la participation du FFS aux prochaines élections législatives
Comme il fallait s’y attendre, le Front des forces socialistes (FFS) va donc officiellement participer aux prochaines élections législatives et locales prévues en 2017. «Cette décision a été prise à l’unanimité par les membres du Conseil national réuni vendredi à Alger», a précisé le premier secrétaire, Abdelmalek Bouchafa, lors d’une conférence de presse animée aujourd’hui au siège national du parti.
Abdelmalek Bouchafa a confirmé de ce que tout le monde savait depuis quelque temps. La participation du FFS était dans l’air depuis le lancement des consultations pour la reconstruction du consensus national en 2015. Tous les observateurs tablaient donc sur une participation qui apparaissait presque comme une obligation pour ce plus vieux parti de l’opposition afin qu’il soit en phase avec son action et son discours politique. Autrement dit, la stratégie politique adoptée par le FFS depuis 2012, et consolidée par les résolutions de son congrès de 2013, ne laisse plus de place au boycott des élections. Cette position par laquelle le FFS s’est distingué maintes fois.
Aujourd’hui, le plus vieux parti de l’opposition, comme en 2012, dit œuvrer à préserver la stabilité du pays en travaillant pour un changement en douceur. Ce changement ne peut être provoqué, selon le FFS, que par le dialogue constructif afin d’aboutir à une sortie de crise consensuelle. D’ailleurs, le parti du défunt Hocine Aït Ahmed ne rate plus aucune occasion pour mettre en avant la nécessité de reconstruire le consensus national. Ses responsables, aussi bien du secrétariat national que de l’instance présidentielle, considèrent que la seule solution durable pour la crise multidimensionnelle que vit le pays est le «consensus national».
Le FFS ne perd pas donc espoir d’arriver à un bon résultat. Et pour ce faire, il dit prendre le temps qu’il faut. Mais derrière sa démarche, certains soupçonnent des velléités de «normaliser» avec le pouvoir. Certains parlent même de «collision» avec le pouvoir politique. Des soupçons qui ont été appuyés par de graves accusations proférées par un membre de l’instance présidentielle du parti, Rachid Halet, qui a été d’ailleurs exclu du parti le 6 décembre dernier.
Dans une déclaration rendue publique avant son exclusion, Rachid Halet a dénoncé un «putsch» au sein de son parti, exécuté contre lui par trois membres de cette instance, à savoir Chérifi Mohand Amokrane, Ali Laskri et Aziz Balloul, avec le soutien du coordinateur du comité d’éthique, Karim Balloul, et d’une conseillère de l’instance présidentielle, en l’occurrence Salima Ghezali. Rachid Halet a accusé ces responsables au FFS de vouloir «contrôler les échéances électorales à venir pour récompenser leurs clientèles, assurer leur hégémonie sur le prochain congrès du FFS et monnayer leur soutien à l’occasion de la succession du chef de l’Etat en 2019».
Il n’est donc pas exclu que le FFS accepte d’intégrer le gouvernement post-législatives. Cela même s’il a décliné l’offre de Abdelmalek Sellal au lendemain de la présidentielle de 2014 de siéger dans son gouvernement avec deux postes ministériels.
Hani Abdi
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