Rachid Nekkaz passe à l’offensive dès le lendemain de son «expulsion» d’Algérie
Le très médiatique Rachid Nekkaz a décidé de passer à l’offensive en France et en Suisse. Dès le lendemain de son «expulsion» d’Algérie, l’ancien candidat à la présidentielle d’avril 2014 a repris le chemin des sit-in devant les propriétés de hauts dignitaires algériens ou de leur famille en France et en Suisse. Ce samedi, il prévoit de manifester à Lyon et à Genève, tandis qu’il compte organiser une autre manifestation demain dimanche à Paris. Rachid Nekkaz, qui semble moins calme que d’habitude, si l’on en juge par la virulence de son message posté sur les réseaux sociaux, a dénoncé, dans une nouvelle vidéo enregistrée chez lui, dans son village natal dans la wilaya de Chlef, ce qu’il qualifie d’«instrumentalisation des services de sécurité au service de règlements de comptes politiques». Très prudent, il a néanmoins salué les corps constitués – police, gendarmerie, armée et services secrets – qui doivent, a-t-il dit, rester loin des questions politiques.
Rachid Nekkaz affirme avoir été placé sous contrôle judiciaire et être surveillé de jour comme de nuit par une patrouille de police postée à l’entrée de son domicile. Il a, par ailleurs, exhibé une convocation de la justice pour une audience prévue ce 21 décembre courant. L’homme d’affaires qui se dit victime d’un acharnement contre sa personne de la part du Premier ministre et du directeur de cabinet de la présidence de la République a, dans le même temps, accusé la France de complicité dans ce qu’il considère être une «cabale».
A travers ses nouveaux enregistrements postés sur les réseaux sociaux, un support médiatique qui lui sert de relais efficace dans ses actions de rue, Rachid Nekkaz a paru déterminé à affronter de façon directe les autorités politiques algériennes qu’il accuse de «gabegie» et de «corruption». Ce diplômé de la Sorbonne, qui a abandonné sa nationalité française pour briguer la fonction suprême en Algérie, a été jusqu’à accuser certains milieux de «piller les revenus du gaz» car, a-t-il allégué, cette matière première énergétique est plus facile à détourner que le pétrole. Rachid Nekkaz a proféré ces graves accusations en affirmant qu’il rentrait d’une tournée qu’il vient d’effectuer à In Salah, dans le Sud du pays, «principale source de richesse des Algériens».
Le bras de fer entre ce trublion – qui semble déranger en haut lieu, aussi bien en Algérie qu’en France – et les autorités politiques de ces deux pays va en se durcissant. «Expulsé» de son fief, indésirable dans l’Hexagone, Rachid Nekkaz sera-t-il réduit au silence ?
Karim Bouali
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