Vers le maintien d’Ali Haddad à la tête du FCE : une tempête dans un verre d’eau ?
Algeriepatriotique a appris de sources crédibles que le président du Forum des chefs d’entreprise (FCE) devrait être reconduit dans ses fonctions lors de la réunion du conseil exécutif de cette organisation patronale prévue ces jours-ci. Une «très probable» démission, voire une «éjection» d’Ali Haddad de la présidence du FCE était dans l’air et d’aucuns ne donnaient pas cher de sa peau au lendemain du Forum africain d’investissements et d’affaires qui a fait couler beaucoup d’encre, suite aux graves maladresses qui l’ont émaillé. D’autres, a contrario, estiment que le forum a été «positif» et que, dès lors, «on ne peut pas se permettre de gâcher les efforts déployés par le ministère des Affaires étrangères avec le concours du FCE».
Dans une conférence de presse animée à l’issue de ce rendez-vous africain, le patron de l’ETRHB avait admis que des «erreurs» avaient été commises. «Nous avons commis des erreurs, mais nous les assumons et les corrigerons», avait-il déclaré. Le patron du FCE avait toutefois estimé que le défi était «gagné», en soulignant que toute manifestation de cette ampleur «ne peut passer sans certains dysfonctionnements». «L’important est que nous avons réussi, pour la première fois, un forum de cette dimension qui a eu un très grand retentissement», avait-il plaidé.
Beaucoup reprochent à Ali Haddad, un homme d’affaires proche des cercles de décision politique, sa propension à s’immiscer dans la gestion des affaires de l’Etat. Son ascension fulgurante depuis l’avènement de Bouteflika au pouvoir en 1999 et sa proximité avec l’entourage immédiat du président de la République le classent parmi les investisseurs privilégiés pour qui toutes les portes s’ouvrent sans coup férir. La campagne pour l’élection présidentielle d’avril 2014 a servi de tremplin à «M. Goudron», comme aiment l’appeler les citoyens, car il a fait fortune dans le bitumage des routes. Un marché immense et une opportunité d’affaire inimaginable rendue possible grâce aux gigantesques projets de construction d’infrastructures de base lancés par les pouvoir publics.
Dès la démission de son prédécesseur, Réda Hamiani, de la tête du plus puissant syndicat patronal du pays, Ali Haddad se présenta comme celui qui allait marier business et politique. Son soutien précoce à la candidature du président sortant à sa propre candidature avait soulevé un tollé général. Quelques membres du FCE durent démissionner pour ne pas cautionner ce glissement vers la politisation de ce forum à la vocation éminemment économique. Depuis cette date, Ali Haddad affiche ouvertement sa tendance politique favorable au pouvoir en place, tout en critiquant – parfois – la démarche économique du gouvernement, jugée peu propice à l’investissement, car bridant la libre entreprise.
Nous y reviendrons.
Sarah L.
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