Ligne ferroviaire Birtouta-Zéralda : une desserte pour décongestionner la circulation routière
La ligne ferroviaire électrifiée Birtouta-Zéralda, inaugurée dimanche par le président de la République Abdelaziz Bouteflika, constitue une bouffée d’oxygène pour la côte Ouest d’Alger, asphyxiée habituellement par une infernale circulation routière. Longue de 21 km et dotée d’une double voie électrifiée et de plusieurs ouvrages d’art, cette nouvelle ligne, d’une capacité de transport de 50 000 voyageurs/jour, relie la localité de Birtouta à Zéralda via la ville nouvelle de Sidi-Abdallah. Elle permet également de relier les communes de Birtouta, Ouled Chebel,Tessala El Merdja, Douéra et Rahmania à travers cinq gares : Birtouta, Tessala El Merdja, Sidi-Abdallah, pôle universitaire de Sidi-Abdallah et Zéralda-ville. Réalisée dans le cadre du projet d’aménagement ferroviaire de la région algéroise, cette ligne s’inscrit dans le prolongement de la voie Alger-Blida permettant ainsi aux habitants des communes côtières du Sahel (Staouéli, Zéralda, Douaouda, Fouka et Bou Ismaïl) d’atteindre facilement Alger-Centre avec un temps réduit. D’ailleurs, Alger-Centre est désormais à 40 minutes seulement de Zéralda grâce à cette ligne, alors que ce trajet nécessite au moins près d’une heure et demie (en heure de pointe) par route. Avec la mise en service de cette desserte, les gares de Birtouta et de Zéralda sont desservies à raison d’un train par sens toutes les 30 minutes, sans compter sa capacité d’offrir des solutions pour le transport au Sahel algérois où l’accès reste difficile aux communes côtières de Zéralda et de Staouéli, à partir de la vieille voie qui longe la côte ou même de l’autoroute. De ce fait, ce mode de transport alternatif devrait contribuer considérablement au désengorgement des routes de cette région, selon les concepteurs du projet. Qualifiée de «névralgique» eu égard à ses retombées en matière de transport de personnes, de marchandises et de développement du tourisme, cette ligne confère aussi une dimension esthétique indéniable puisqu’elle longe les hauteurs de la région à travers 12 ponts, 6 ouvrages d’art, 4 viaducs et un tunnel de 341 mètres. La construction de la ligne ferroviaire à double voie électrifiée reliant Birtouta et Zéralda a été déclarée en 2008 un projet d’utilité publique par un décret exécutif publié au Journal officiel (décret 08-137). Les travaux de réalisation de cette ligne, confiés à la société nationale Infrafer et la société turque Yapi Merkezi, avaient débuté en septembre 2011, mais n’ont été achevés qu’en septembre dernier. Initialement, le projet devait être livré en décembre 2015, selon l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif), maître d’ouvrage délégué. Mais les travaux ont connu des retards en raison du problème d’expropriation, avant d’être totalement réglé. La ligne ferroviaire Birtouta-Zéralda prendra davantage d’importance après la réalisation future de deux extensions, à savoir Zéralda-Aïn Benian en passant par Staouéli et Chéraga (15 km), et Zéralda-Gouraya (90 km) en desservant Bou Ismaïl, Tipasa et Cherchell.