Accord Opep : l’AIE prévoit un rééquilibrage du marché pétrolier
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a estimé mardi qu’après l’accord des pays de l’Opep sur la réduction de leur production de pétrole, pour redresser les prix du brut, le marché pétrolier pourrait connaître en 2017 un rééquilibrage.
Dans son rapport mensuel, l’agence a estimé que «si l’Opep et les pays non-Opep appliquaient rapidement leur accord de réduction de la production, les stocks mondiaux commenceraient à baisser durant le premier semestre de l’an prochain».
«Avant l’accord entre les producteurs, nos chiffres d’offre et de demande suggéraient que le marché se rééquilibrerait à la fin de 2017», a rappelé l’AIE, qui représente les pays consommateurs, soulignant que l’Opep, la Russie et d’autres producteurs «cherchent à accélérer le processus».
«Si l’Opep appliquait rapidement et totalement son objectif de production, évalué à 32,5 mb/j, et que les producteurs n’appartenant pas à l’Opep produisent les coupes convenues de 558 000 b/j, le marché risque de connaître un déficit au premier semestre de 2017 d’environ 0,6 mb/j», a-t-elle expliqué, sans anticiper sur le devenir du marché.
Pour elle, le marché devrait également bénéficier d’une révision à la hausse des prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole, mettant en valeur la consommation qui devrait croître de 1,4 mbj pour atteindre 96,3 mbj en 2016, puis de 1,3 mbj à 97,6 mbj en 2017, contre de précédentes estimations de hausse de 1,2 mbj.
«En décembre, nous constatons que la première baisse de production proposée par l’Opep depuis 2008, et le premier accord comprenant des producteurs non-membres de l’Opep depuis 2001, marque un écart majeur par rapport à la politique de parts de marché suivie depuis deux ans», a fait observer l’AIE, estimant que les prochaines semaines «seront cruciales pour déterminer si les réductions de production sont mises en œuvre et si l’augmentation récente des prix du pétrole durera».
Pour l’agence, l’accord est de six mois et «nous devrions laisser le temps de la mettre en œuvre avant de réévaluer nos perspectives du marché», soulignant que le succès «signifie le renforcement des prix et la stabilité des revenus pour les producteurs après deux années difficiles».
Par ailleurs, elle a indiqué que la croissance de la demande mondiale de pétrole de 1,4 mb/j est prévue pour 2016, soit 120 000 b/j au-dessus de ses prévisions précédentes. Les stocks commerciaux de l’OCDE ont chuté en octobre pour le troisième mois d’affilée, a-t-elle ajouté, expliquant qu’ils ont attiré 75 mb depuis l’atteinte d’un sommet historique en juillet, mais restent 300 mb au-dessus de la moyenne quinquennale.
R. E.