Mokri rassemble une trentaine de militants pour «soutenir Alep» : le MSP existe-t-il ?
Ils étaient une poignée à répondre hier à l’appel du MSP qui a organisé un sit-in à Alger en soutien aux terroristes à «Alep», ville nettoyée par les forces armées loyalistes de ses milliers de mercenaires qui la tenaient en otage. Autour d’une trentaine de personnes, enfants et cadres du parti inclus, pour soutenir les «rebelles» en fuite. Le MSP, parti islamiste vestige des années 1990, continue d’animer la scène politique comme s’il était demeuré une force politique importante, en nombre du moins. Son chef actuel, Abderrezak Mokri, prétend avoir son mot à dire sur les questions nationales majeures, en plus de son implication, propre aux islamistes, dans les questions internationales concernant des pays arabes. En effet, contrairement à l’obédience religieuse affichée, ce ne sont pas les questions relatives à la préservation des droits et à l’émancipation des musulmans dans le monde qui fondent la politique «extérieure» du parti islamiste algérien. Le MSP se limite à promouvoir des discours importés d’Egypte et de Turquie dans le cadre de l’internationale islamiste incarnée par la secte des Frères musulmans. Un courant politique dont les idéologues basent leur influence sur la foi des masses populaires dans les sociétés arabes. L’objectif étant de s’opposer, par l’inoculation de rites obscurantistes et la négation des nationalismes, à tout développement progressiste de la oumma.
Le MSP d’Abderrezak Mokri profite de la tragédie syrienne, où la lutte contre le régime de Bachar Al-Assad n’est que le prétexte fallacieux d’une grotesque supercherie. Les puissances occidentales ont armé une nouvelle génération de «djihadistes» pour constituer la légion étrangère, Daech, afin d’associer évidemment l’islam à la barbarie et se servir de musulmans pour mater d’autres musulmans.
Il aura donc fallu que des divisions internes au monde occidental, que la Russie de Poutine incarne, et la vigilance de pays musulmans non affiliés au wahhabisme et aux Frères musulmans pour mettre en échec le projet. La Syrie est sur le point d’en finir avec l’intrusion de Daech et autres «rebelles» télécommandés. Ce ne sont pas les quelques rares militants rameutés par le MSP en Algérie qui pourront changer la donne. Tout le monde l’a compris désormais, l’islamisme politique sert les intérêts néocolonialistes ; c’est pour cette raison que le sit-in de Mokri a été ignoré par les Algériens solidaires de la population d’Alep et de toute la Syrie, et non pas des mercenaires vaincus par l’armée et le peuple syriens.
Maya Loucif
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