Un général britannique admet : «Nous devons reconnaître notre défaite en Syrie»
Dans un entretien à la chaîne de radio BBC, rapporté par Russia Today, l’ancien président de la commission britannique de la défense, le général David Richards, a appelé les pays occidentaux à reconnaître leur défaite dans la guerre en Syrie. Il pense que cela ne signifie pas qu’ils ont perdu la paix et suggère aux hommes politiques et dirigeants des pays occidentaux de se concentrer maintenant sur la définition d’une stratégie correcte pour affronter cette nouvelle situation. C’est cette stratégie claire qui leur manque, alors qu’on la trouve, dit-il, chez les présidents Poutine et Al-Assad, qui ont été, selon lui, nettement plus astucieux.
Le général David Richards estime que les pays occidentaux auraient dû, en 2012 et 2013, intervenir militairement pour renverser Bachar Al-assad – il avait lui-même préparé un plan opérationnel dans ce sens – ou alors, comme option alternative, commencer à soutenir le président syrien. A ce sujet, il explique que le plan d’intervention militaire qu’il avait proposé exigeait de la confiance et une année pour atteindre ses objectifs, mais il lui a été répondu que les dirigeants des pays occidentaux ne disposaient pas de ce temps et, pour cette raison, ils ont disqualifié son plan.
Il poursuit en révélant qu’il avait alors proposé d’appuyer le président syrien parce que, avait-il prédit, les conséquences (de la non-intervention) seraient le pire de tous les scénarios possibles. Dans les circonstances actuelles en Syrie, il faut tout faire pour arrêter la guerre le plus tôt possible, conclut le général britannique. Il est visiblement entendu à Bruxelles, où les eurodéputés ont demandé une cessation immédiate des hostilités à Alep.
Il est vrai qu’ils sont préoccupés en premier lieu par les conséquences directes du conflit syrien à travers l’afflux de réfugiés et le risque de retour des mercenaires terroristes dans leurs pays européens d’origine avec la menace d’attentats meurtriers qu’ils font peser, et ce n’est pas une vue de l’esprit, sachant qu’ils ont déjà frappé dans les capitales française et belge et envisagent de continuer à le faire. En revanche, les dirigeants des principaux pays occidentaux interpellés par le général britannique, c’est-à-dire Barack Obama et François Hollande – par ailleurs désavoués par leurs électeurs, et sur le départ –, persistent dans leur entêtement à ne pas assimiler les leçons de l’histoire du conflit en Syrie. Ils ne veulent pas reconnaître leur défaite, comme le leur demande le général David Richards.
Ainsi, cherchant une sortie honorable après deux mandats présidentiels dominés par un engagement dans des guerres injustes, Obama continue de prétendre que la démarche américaine de soutien aux groupes terroristes, qui agissent sous couvert d’opposition armée au président Al-Assad, était «la meilleure». Quant à Hollande, qui fait preuve de suivisme aveugle à l’égard d’Obama, il a demandé la convocation du Conseil de sécurité de l’ONU ; sa cible est non pas Daech et le Front Al-Nosra, groupes terroristes qui frappent son pays, la France, mais la Russie, contre laquelle il veut toujours plus de sanctions.
Sur le terrain, en Syrie, les événements continueront d’évoluer vers la paix et la défaite des groupes terroristes. Le président syrien Bachar Al-Assad l’a confirmé. Il compte sur le président élu des Etats-Unis, Donald Trump, comme un «allié naturel». Dans tous les cas, il semble maintenant acquis que Donald Trump mettra fin au soutien américain aux groupes armés en Syrie sur la base de son engagement de ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des autres pays. «Pendant trop longtemps, nous sommes passés d’une intervention imprudente à l’autre. C’est imprudent et cela va cesser !», a tout récemment réaffirmé le président américain élu, qui entrera en fonction le 20 janvier 2017.
Houari Achouri
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