Pour un gouvernement de crise
Par Abderrahmane Mebtoul – Afin de démentir les sombres prévisions internationales sur l’Algérie, il y a urgence de mettre en place un gouvernement de crise. La pleine réussite des réformes, processus complexe éminemment politique, implique de dépasser les positons partisanes étroites et de poser le rôle de l’Etat régulateur stratégique et son articulation avec le marché, ce qui renvoie au mode de gouvernance tant local que national interconnectés aux turbulences de l’économie mondiale, l’Algérie étant un pays mono-exportateur d’hydrocarbures.
L’Algérie doit s’adapter aux enjeux de la mondialisation, l’espace euro-méditerranéen et africain étant son espace naturel, surtout que la crise mondiale actuelle préfigure d’un bouleversement géostratégique et économique important. Cette adaptation est inséparable d’un Etat de droit et de la démocratie tenant compte de notre anthropologie culturelle, de l’économie de marché concurrentielle humanisée loin de tout monopole, du respect des droits de l’Homme et de la promotion de la condition féminine.
Il est admis tant par les observateurs internationaux que nationaux sérieux que le développement de l’Algérie est possible sous réserve d’une bonne gouvernance et d’une réorientation de l’actuelle politique socio-économique axée essentiellement sur les infrastructures, alors que la dynamique du développement repose sur des institutions centrales et locales crédibles, débureaucratisées, l’entreprise et son fondement l’économie de la connaissance.
Ignorer cette situation afin de garder son poste de ministre par des bilans déconnectés des réalités, c’est faire preuve d’antinationalisme ; après moi le déluge ! Le temps en économie ne se rattrape jamais. Devant éviter l’activisme et les discours contradictoires entre plusieurs membres du gouvernement, la mobilisation de toutes les Algériennes et de tous les Algériens, sans exclusive, la visibilité et la cohérence au sein d’une planification stratégique face tant aux nouvelles mutations locales que mondiales devient un impératif pour le gouvernement, qui doit être avant tout moral.
Le pouvoir et l’opposition doivent oublier leurs différends afin de démentir les sombres scénarios qu’il y a lieu de ne pas prendre à la légère, pour ne pas aller droit vers le FMI à horizon 2019-2020. Contrairement à certains discours déconnectés des réalités locales et internationales, la situation est grave, et une réaction à la mesure de la gravité de celle-ci est urgente.
L’immobilisme et l’activisme ministériel sans impact donneraient alors raison à ceux qui espèrent la désintégration de l’Algérie, ce qu’aucun patriote algérien ne souhaite. Il y va de la sécurité nationale.
A. B.
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