Rachid Halet réagit à son exclusion du FFS : «Bouchafa est soumis à la bande des trois»
L’ancien membre de la direction du Front des forces socialistes (FFS), Rachid Halet, qui vient d’être expulsé du parti, a réagi au dernier remaniement qualifié de «purge» et de «règlement de comptes» et qui est appelé «à s’étendre et s’élargir à bas bruit et de façon souterraine». «Une fois de plus, les putschistes ont agi au mépris des règles les plus élémentaires, des protocoles, de l’éthique et du fonctionnement régulier du parti», s’indigne Rachid Halet dans communiqué adressé à Algeriepatriotique. Il accuse Ali Laski de faire preuve «d’une arrogance sans pareille pour annoncer lui-même le nouveau secrétariat (…) au nom de l’instance parallèle». Pour l’ancien membre de la direction du FFS, proche du défunt Hocine Aït Ahmed, le nouveau secrétariat «est censé être nommé par le premier secrétaire en concertation avec l’instance présidentielle». Or, note-t-il, «il y a d’abord une volonté d’offenser, d’humilier et de dompter un responsable avec qui il (Ali Laskri, ndlr) a eu un lourd contentieux». Pour Rachid Halet, «ce procédé singulier révèle le poids réel du premier secrétaire dans la direction reprofilée. La réalité, c’est que les putschistes ont réintégré le noyau dur de leur partisans et courtisans», soutient-il.
L’ancien membre de l’instance présidentielle du FFS estime que le premier secrétaire du parti «a complètement abdiqué sur ses compétences et ses prérogatives statutaires et a capitulé sans condition devant la bande des trois» et «a trahi tous les secrétaires nationaux, notamment ceux issus de sa fédération de Constantine qui lui avaient apporté leur concours». Pour lui, le premier secrétaire Abdelmalek Bouchafa «s’inscrit dans une logique de soumission complète pour des motifs que les militants ont du mal à comprendre».
«Beaucoup de militants et d’amis du FFS ont souligné l’impact négatif de cette purge sur les futures campagnes électorales, mais l’aspect implantation et développement du parti a été, à tort, complètement oublié», souligne encore Rachid Halet, qui craint que «la conquête de l’est du pays, du sud et de l’ouest» soit «durablement compromise». «Cette purge, fait-il remarquer, constitue un signe très négatif en direction des wilayas de l’intérieur». «Les putschistes, dit-il, ont cassé l’élan et la vocation nationale du FFS et ils l’ont ghettoïsé de nouveau dans le réduit kabyle.» «Dans le cadre de leur stratégie, les putschistes ont-ils encore besoin d’une base militante et d’une implantation nationale effective ? Ou le contrôle de l’appareil et du sigle leur suffit amplement ?», s’interroge ce cadre du FFS, qui a confirmé les propos du général Khaled Nezzar démentant toute proposition qui aurait été faite au début des années 1990 à Hocine Aït Ahmed de prendre les rênes du pays.
Rachid Halet n’y va pas avec le dos de la cuillère pour décrire les dernières décisions de la direction actuelle du FFS, qu’il qualifie d’«initiatives sataniques». «Le secrétariat actuel porte la marque d’un déséquilibre grave et ne répond pas aux besoins de la situation politique actuelle», relève-t-il, avant de conclure que «c’est peut-être paradoxalement le but recherché pour atteindre les objectifs réels qu’ils visent, c’est-à-dire le rapprochement avec certains segments du pouvoir».
«Il y a très peu de chances que la direction dans son architecture actuelle puisse mener le FFS à gagner des élections», prédit, enfin, Rachid Halet dont l’exclusion a provoqué la démission de l’ancien premier secrétaire Ahmed Betatache.
Karim Bouali
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