Washington offre 25 millions $ pour la tête d’Al-Baghdadi
Le chef du groupe terroriste Daech, Abu Bakr Al-Baghdadi, de son vrai nom Ibrahim Al-Samarrai, est sans aucun doute actuellement l’homme le plus recherché de la planète. Il devrait l’être davantage depuis que le Département d’Etat américain a augmenté sensiblement la récompense qu’il a fixée pour sa capture ou son élimination. Le département dirigé par John Kerry a annoncé vendredi, dans un communiqué, sa décision de porter cette prime à la coquette somme de 25 millions de dollars. C’est pratiquement près du double de ce qu’elle était. Le président américain Barack Obama espère que cette généreuse augmentation aidera à convaincre quelqu’un de mener les Américains à la cachette du chef terroriste.
Jusque-là, les services de renseignements américains et plus généralement occidentaux ont échoué à «neutraliser» le chef de Daech bien que sa tête valait 10 millions de dollars américains depuis 2011. C’est d’ailleurs durant la même année qu’Abu Bakr Al-Baghdadi avait été classé par le Département d’Etat comme un «Specially Designated Global Terrorist», conformément à l’ordre exécutif n°13224. Le Conseil de sécurité des Nations unies avait également ajouté son nom à ceux figurant sur la liste de son Comité des sanctions de l’EIIL et d’Al-Qaïda.
Les spécialistes du terrorisme soutiennent que les Etats-Unis ont échoué à mettre la main sur Abu Bakr Al-Baghdadi, car celui-ci bénéficie certainement d’un bon dispositif de sécurité et qu’il jouit encore de la loyauté de sa garde rapprochée et de ses alliés tribaux. Contrairement à un Oussama Ben Laden qui, disent-ils, se servait souvent de médias occidentaux et arabes pour parler d’Al-Qaïda et expliquer ses objectifs, l’Irakien n’a été vu qu’une seule fois en public. C’était le jour de l’annonce depuis une mosquée à Mossoul de la naissance du «califat de l’Etat islamique». Depuis, mentionnent-ils, rares ont été les fois où il a été entendu. Et c’est souvent par le biais d’enregistrements audio diffusés par une agence de propagande liée à son groupe qu’il s’exprime. La dernière fois qu’il avait «discouru», c’était pour exhorter ses hommes à ne pas déserter le champ de bataille de Mossoul.
Le groupe terroriste autoproclamé Daech, héritier de l’Etat islamique en Irak et au Levant ou EIIL a d’abord connu une première période d’expansion fulgurante à partir de juin 2014. Cela a duré presque deux ans. Cela lui a rapidement permis de contrôler une bonne partie du nord de l’Irak et de l’est de la Syrie, modifiant au passage un tracé de frontières hérité de l’accord franco-britannique de Sykes-Picot. Il est ensuite entré dans une nouvelle phase, celle de son rétrécissement territorial en Irak et en Syrie. Daech a toutefois enregistré des ralliements de groupes terroristes dans d’autres pays de la région et en Afrique. Il a également revendiqué plusieurs attentats dans le monde arabe, en Europe et aux Etats-Unis.
Khider Cherif
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