Décès de Sara Benouis à La Mecque : un nouveau procès aura lieu le 30 janvier
L’affaire du décès énigmatique de Sara Benouis, le 14 septembre 2010 à La Mecque, est relancée. Dans une déclaration à Algeriepatriotique, son père, Mohamed Ould Soufi Benouis, a annoncé la programmation d’un nouveau procès le 30 janvier 2017. Tout content de voir cette affaire relancée, le père de Sara Benouis dit placer beaucoup d’espoir dans ce nouveau procès pour faire la lumière sur la mort suspecte de sa fille. «Je suis en contact avec le consul d’Algérie à Djeddah, à qui je vais remettre tout le dossier relatif à cette affaire», nous a précisé Mohamed Ould Soufi Benouis, qui affiche ainsi une détermination de fer à poursuivre son combat pour faire éclater la vérité sur le décès de sa fille. Pour lui, l’acharnement de la presse, où chaque journal veut donner sa thèse, ne fera assurément pas jaillir la vérité. Comme aussi il ne faut pas attendre une justice équitable des politiques, qui observent en priorité les relations inter-Etats.
La version officielle des autorités saoudiennes est que Sara Benouis avait trouvé la mort après une chute du 20e étage de l’hôtel où elle était hébergée avec son père à La Mecque. Une version contredite par le père, selon lequel le médecin lui avait affirmé qu’il n’y avait aucun signe de chute : pas de fracture ni de traumatisme, alors qu’elle était tombée d’une si grande hauteur. «L’analyse des ossements de ma fille, qui n’a pas fait de chute, est un droit de père», a déclaré à Algeriepatriotique Mohamed Ould Soufi Benouis, qui dit avoir refusé la compensation financière des autorités saoudiennes.
«Une personne qui chute du 20e étage et atterrit sur la terrasse du 16e de l’hôtel mitoyen, cela est ridicule. Ridicule d’autant que ma fille ne présentait pas de fracture. Un acte pareil requiert trois éléments : un effectif, une organisation et surtout une autorité», a assuré le père de la victime qui est enterrée au cimetière Echariaa, carré 2, tombe n°972, à La Mecque. Pour Mohamed Ould Soufi Benouis, «le mensonge des autorités de Riyad est tel un nez sur la figure.» Il considère que sa fille avait fait l’objet d’une tentative d’enlèvement qui a mal tourné. «Elle devait rentrer en France le 15 septembre, le lendemain de sa mort. C’est à méditer.»
Le père vit mal le fait que les autorités saoudiennes avaient refusé d’autopsier le corps de sa fille, ce qui a renforcé sa conviction que sa fille a été assassinée. Mohamed Benouis estime ainsi que la réouverture de cette affaire constitue une bonne opportunité pour l’exhumation de la dépouille de sa fille afin qu’on lui fasse une autopsie et des analyses qui pourraient déterminer la cause de son décès. Toujours convaincu que la version officielle ne tient pas la route, M. Benouis affirme que l’autopsie, si elle est effectuée, «va faire assurément tomber des masques».
«Les Al-Saoud refusent cette autopsie, et c’est bien pour cela que j’ai demandé l’exhumation de sa dépouille pour la rapatrier en Algérie et l’enterrer à Aïn Tellout. Cette opération nécessite forcément la présence de médecins et de représentants de notre diplomatie. Je veux montrer à la face du monde entier que les Al-Saoud souillent Mekka El-Moukarama», a indiqué M. Benouis, toujours meurtri par la disparition tragique de sa fille à la fleur de l’âge (15 ans). «L’analyse du squelette va assurément démolir leur thèse, selon laquelle elle est tombée du haut de l’hôtel où elle résidait», conclut-il.
Ce nouveau procès va-t-il permettre l’exhumation de la dépouille, tel que demandé par le père de la défunte Sara ?
Sonia Baker
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