A quand les sanctions ?
Par Kamel Moulfi – L’information sur la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, qui demande à Israël de «cesser la colonisation dans les territoires palestiniens et à Jérusalem-Est», n’est pas dans les articles les plus lus. Faut-il s’en étonner ? Ce n’est pas une première, les résolutions onusiennes qui condamnent l’entité sioniste se comptent par dizaines. Le refus du pouvoir israélien d’appliquer ces résolutions n’est pas, non plus, une nouveauté, la plus célèbre étant la 242, du 24 novembre 1967, par laquelle le Conseil de sécurité condamne l’«acquisition de territoire par la guerre» et demande le «retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés».
Juste après, le Conseil de sécurité adoptait la résolution 252, le 21 mai 1968, qui dénonce l’«expropriation de terres et de biens immobiliers» visant à «modifier le statut de Jérusalem». Couverts par le soutien des Etats-Unis, les dirigeants sionistes ont systématiquement affiché le plus grand mépris envers la «communauté internationale» et celle-ci a toujours laissé faire. Le contraste avec l’interventionnisme militaire américain, et plus largement occidental, dans d’autres situations, par exemple contre l’Irak, est frappant et la comparaison ne cesse de nourrir les ressentiments des populations arabes à l’égard des Etats-Unis et des pays occidentaux qui permettent à Israël une telle arrogance agressive.
Si la résolution 2334 adoptée vendredi 23 décembre, condamnant Israël, a rencontré un certain intérêt, c’est parce qu’elle est passée grâce aux Etats-Unis qui n’ont pas mis leur veto habituel en pareil cas. Même s’ils se sont, également, abstenus de voter «pour», la position de l’Administration américaine constitue un tournant historique, mais qui reste insuffisant. Il manque de véritables sanctions internationales, sous les auspices de l’ONU, appliquées contre Israël, à l’image de celles qui ont fait tomber le régime d’apartheid en Afrique du Sud.
K. M.
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