Jil Jadid dénonce une fraude électorale «programmée»
Le parti de Sofiane Djilali, Jil Jadid, a avalisé aujourd’hui sa décision de ne pas participer aux prochaines élections électorales prévues en 2017 (législatives et locales). Lors d’une conférence de presse animée suite à la tenue de son dernier conseil national de 2016, Jil Jadid a justifié son boycott par l’absence de la moindre garantie d’une compétition électorale propre et équitable.
Pour lui, les prochaines échéances électorales seront le remake des précédents scrutins. Car, explique-t-il aux journalistes, rien n’a changé dans le dispositif d’organisation des élections. La création d’une commission nationale permanente de surveillance des élections ne va nullement pas assurer la transparence des prochains scrutins. Précisant que la fraude électorale se fait de diverses manières, Jil Jadid a considéré que les jeux sont déjà faits et que prendre part à ces élections serait une caution pour un jeu truqué.
Le parti de Soufiane Djilali parle du financement occulte des campagnes électorales des partis au pouvoir, de la «manipulation» des données du fichier électoral national où, selon lui, il y a encore des millions d’inscrits décédés et non barrés. Pour Jil Jadid, la fraude se fait aussi bien en amont qu’en aval. Il estime ainsi que les vainqueurs de ces élections vont être, comme d’habitude, le FLN et le RND.
Les partis de l’opposition qui vont s’engager dans cette «aventure» n’auront, selon lui, que des miettes pour servir de caution à des assemblées «élues» au service de l’administration et du pouvoir exécutif. Le président de Jil Jadid a également évoqué la situation politique de plus en plus inquiétante, en mettant avant les «contradictions» apparentes entre les membres de l’Exécutif et le manque de visibilité de l’action du gouvernement.
Pour lui, l’Exécutif vit au jour le jour et n’a aucune vision. Cette situation est due, estime-t-il, à l’absence d’un chef d’«orchestre» qui est naturellement le «chef de l’Etat». Pour lui, le pays n’est pas gouverné, craignant ainsi que le pire se produise à l’avenir. Il estime que les Algériens attendent de voir émerger une alternative. Ils sont dans l’expectative. S’ils ne veulent plus de ce pouvoir, ils demeurent impuissants et attendent de l’élite des initiatives salutaires.
Hani Abdi
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