Le monde après la bataille d’Alep
Par Rabah Toubal – La bataille d’Alep magistralement gagnée par le régime syrien et ses alliés contre l’opposition armée syrienne, toutes tendances confondues et la coalition, essentiellement occidentale, arabe et turque, qui la soutient, est de plus en plus comparée à l’historique bataille de Stalingrad, qui a constitué un tournant décisif dans la Seconde Guerre mondiale.
La Troisième Guerre mondiale a-t-elle donc eu lieu sur le champ de bataille syrien et consacré la victoire et la suprématie du monde nouveau contre l’ancien monde, dominé par le vieil Occident, dont les lubies, erreurs et inconséquences tragiques ont mené, à plusieurs reprises, le monde au bord de l’explosion ?
Quoi qu’il en, il y aura désormais un avant et un après Alep, dont les retombées sur les relations internationales et les institutions multilatérales qui les régissent, notamment depuis 1945, seront considérables.
En effet, l’Occident, qui prêche un libéralisme sauvage qu’il veut imposer aux autres pays du monde pour mieux les assujettir à ses valeurs douteuses et ses intérêts égoïstes, a montré ses intentions et ses limites qui sont dangereuses pour la majorité de l’humanité.
Une de ses dernières tragédies a été le «printemps arabe» et ses conséquences désastreuses et dramatiques sur plusieurs pays arabes.
La Russie, encore une fois, et ses alliés chinois, iranien, libanais (le Hezbollah) et algérien notamment, ont été les premiers pays à saisir les enjeux planétaires de la crise syrienne. Ils ont profité de la cacophonie qui régnait au sein de l’opposition armée syrienne et de la coalition internationale qui les soutenait mollement pour renforcer leur coopération militaire et diplomatique avec le régime syrien pour lui permettre de réaliser des avancées considérables dans ces deux domaines.
En tout état de cause, soutenus par les Brics qui constituent incontestablement la première puissance démographique, militaire, spatiale, économique, commerciale et financière du monde, ces pays doivent, dans le droit fil de leur victoire, exiger une révision profonde des statuts de l’ONU et de ses différentes institutions. Une révision qui devra tenir compte de la nouvelle réalité du monde dans lequel les Brics sont des acteur majeurs, et réduire considérablement l’emprise néfaste que l’Occident gâteux a sur cette organisation internationale et les autres institutions de Bretton Woods notamment, pour assurer sa domination militaire, diplomatique, économique, commerciale et financière du monde, désormais inacceptable.
R. T.
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