Résolution sur les colonies : Israël se venge sur le Sénégal
Tel-Aviv veut faire payer le Sénégal pour avoir soutenu la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations unies du 23 décembre 2016 exigeant l’arrêt de la construction de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés. Le ministère sénégalais des Affaires étrangères indique dans un communiqué rendu public mercredi avoir reçu, le mardi 27 décembre 2016, la notification officielle des mesures prises par Israël à l’encontre de son pays.
Parmi ces mesures, le rappel en consultation de son ambassadeur au Sénégal, l’annulation de la visite prévue en Israël du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, l’annulation de la présentation des lettres de créance de l’ambassadeur du Sénégal en Israël et l’arrêt des programmes de coopération avec le Sénégal. Les autorités sénégalaises, qui disent prendre acte de ces mesures, ont tenu à rappeler que le Sénégal, également président en exercice du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien depuis sa création en 1975, «a constamment soutenu, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies, la recherche d’une solution juste et équitable du conflit israélo-palestinien, qui consacre l’existence de deux Etats, à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues». C’est, expliquent-elles encore, dans la continuité de cette position traditionnelle, fondée sur des principes intangibles de droit international, que le Sénégal a soutenu la résolution 2334 du Conseil de sécurité. En clair, le Sénégal assume pleinement son vote. Ce qui n’a pas été le cas de l’Egypte qui a tout fait pour que la résolution finisse dans les tiroirs du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le Sénégal avait obtenu, avec la Nouvelle-Zélande, la Malaisie et le Venezuela, que le Conseil de sécurité de l’ONU vote une résolution pour l’arrêt de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens. Ce qui a provoqué la colère d’Israël. L’adoption de cette résolution n’a été possible que grâce à l’abstention des Etats-Unis qui, pour une fois, ont refusé de soutenir leur fidèle allié.
Dans un discours prononcé au lendemain du vote de l’ONU, le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry, avait d’ailleurs tenu à remettre les pendules à l’heure et réaffirmer les principes d’un règlement de paix sur la base de deux Etats pour deux peuples. Le Secrétaire d’Etat américain a eu des mots très forts pour critiquer la politique de colonisation menée par la coalition la plus à droite de l’histoire d’Israël. Avec la colonisation, «la solution de paix à deux Etats est en péril», avait affirmé John Kerry. «Si Israël choisit de faire durer l’occupation et de privilégier une solution à un Etat unique, alors Israël pourra être un Etat juif ou un Etat démocratique, mais pas les deux», prévient John Kerry.
Le chef de la diplomatie américaine a ensuite énuméré les principes permettant d’envisager un accord de paix israélo-palestinien. Des paramètres déjà bien connus : les frontières de 1967 comme base de négociation, Jérusalem comme capitale des deux Etats ou encore une solution juste à la question des réfugiés palestiniens. John Kerry l’a cependant reconnu, la prochaine administration américaine, celle de Donald Trump, semble vouloir prendre un chemin différent.
K. C.
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