Réveillon en mode silencieux à Alger
Par Kamel Moulfi – Déjà le 2 janvier 2017, et n’était la télé et les satellites pour nous transmettre les images de ce qui se passe dans les autres pays, on n’aurait pas su que le moment du basculement d’une année vers l’autre se fête partout dans le reste du monde (même… en Corée du Nord, auraient ajouté les «attardés» qui restent encore sous le coup du matraquage propagandiste occidental contre un pays qui maîtrise le nucléaire). L’instant magique, avec son compte à rebours commencé 10 secondes avant minuit, repris en chœur et dans la joie par la foule, les yeux fixés sur le cadran d’une horloge illuminée, est exceptionnel et il se renouvelle chaque 31 décembre dans toutes les capitales du monde, exceptées quelques-unes, très rares, dont a fait partie Alger cette fois.
Il y a eu moins de feux d’artifice dans le ciel algérois que pour marquer un événement familial chez des Algériens «ordinaires», un mariage ou une réussite au bac, par exemple, ou la victoire d’une équipe de foot. La nature a pourtant doté notre capitale d’une magnifique baie qui peut offrir, vue à partir de la Promenade des Sablettes ou du Front de mer de Bab El Oued, un spectacle féérique de feux d’artifice aux nombreux fêtards que ces espaces sont en mesure d’accueillir. Nettement mieux que ce qui se fait dans d’autres capitales mondiales prestigieuses. C’est dans les habitudes des Algériens de faire comme les habitants des autres grandes villes du monde et de manifester collectivement pour saluer la nouvelle année.
Que s’est-il produit pour que le mode silencieux, voire «triste» s’impose à nous cette fois ? A cause de l’interdiction des feux d’artifice à l’importation ? Pas convaincant. On a parlé de prêches religieux qui ont appelé à «boycotter» cette célébration pour des motifs intégristes récurrents, mais le même appel, reproduit cette année, n’avait jamais été suivi auparavant. Les autorités ont visiblement décidé de ne rien faire en public pour le réveillon de fin d’année. Pourquoi ? La question reste posée.
K. M.
Comment (12)
Les commentaires sont fermés.