Bedoui à propos des émeutes de Béjaïa : «J’attends d’avoir toutes les données»
Première réaction officielle sur les violences générées lundi par la grève générale à laquelle avaient appelé les commerçants de la wilaya de Béjaïa. Le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Noureddine Bedoui, est apparu lundi soir quelque peu confus et peu sûr de lui, devant les journalistes à Guelma où il effectuait une visite de travail, au moment où il évoquait cette question. «Je peux vous assurer, a-t-il dit, que le calme est revenu à Béjaïa», tout en promettant de fournir davantage de détails lorsqu’il aura «toutes les données en main». Et d’enchaîner : «Ce qui est sûr, c’est que l’Etat algérien est le garant des engagements des pouvoirs publics en matière du pouvoir d’achat et de toutes les revendications sociales». A la fin de son intervention, le ministre insistera sur la nécessité, pour lui, de détenir toutes les données sur ces événements.
A noter aussi l’absence de réaction officielle des partis politiques les plus influents dans la région, en dehors de quelques commentaires sibyllins de militants et de cadres de certaines formations, qui condamnent à l’unanimité le recours à la violence et aux destructions et appellent au calme. «La violence est d’abord l’apanage du pouvoir algérien. C’est son carburant par excellence pour durer. Vigilance chers concitoyens !», a écrit le porte-parole du RCD, Atmane Mazouz, sur sa page Facebook.
La première initiative est venue du bureau de Béjaïa de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) qui, dans un deuxième communiqué diffusé lundi soir, a appelé tous les acteurs associatifs, syndicalistes et journalistes à une réunion mardi à 15 heures au siège du Centre de documentation des droits de l’Homme sis à Béjaïa, pour discuter de la manière à adopter pour «agir» face aux «risques de dérapages».
Sur le terrain, les émeutes se sont propagées durant l’après-midi et le début de la soirée pour gagner plusieurs localités de la wilaya, comme Sidi Aïch, Seddouk et Tazmalt, qui étaient restées jusque-là calme, apprend-on de source locale. A Tazmalt, distante de 80 kilomètres du chef-lieu de wilaya, de violentes échauffourées ont éclaté lorsqu’une foule de jeunes émeutiers chauffés à blanc ont saccagé le siège de la Sonelgaz et une boutique de l’opérateur de téléphonie mobile Ooredoo. Les émeutes se sont ensuite étendues jusqu’aux frontières de la wilaya de Bouira, notamment à Raffour.
A Béjaïa-ville, les affrontements avec les forces de l’ordre et les actes de destructions se sont poursuivis jusqu’aux environs de 21 heures. Les émeutiers s’en sont pris à plusieurs locaux commerciaux et ont pillé notamment un magasin de Condor. Plus près du siège de la wilaya, les émeutiers ont saccagé puis incendié l’immeuble abritant les locaux de la Cnep-Banque, avant de brûler un fourgon de la police. Nous apprenons également que la police a procédé, durant la même nuit, à plusieurs arrestations.
Rabah A.
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