Les internautes font échec aux tentatives d’importer le «printemps arabe» en Algérie
La preuve que les instigateurs des «révoltes» reprennent les mêmes méthodes utilisées en janvier 2011, au summum du «printemps arabe», est donnée par les fausses informations distillées sur les réseaux sociaux avec des images fabriquées d’émeutes simultanées dans divers quartiers d’Alger et sa banlieue. Sur plusieurs pages Facebook, une vingtaine d’activistes à peu près sont à la tâche dans le cadre d’une véritable feuille de route visant à déclencher des émeutes. La fausse information concernant Aïn Benian a même été reprise par des médias «conventionnels». Il devient très clair pour tous que les ateliers de fabrication de fausses informations sont à pied d’œuvre dans notre pays pour placer sur les réseaux sociaux – médias très influents sur le comportement des gens, en particulier les jeunes – des images vidéos qui font plus «vrai» qu’un simple article, montrant des scènes apocalyptiques, évidemment fictives, pour faire croire que «ça bouge partout» et inciter les plus vulnérables à sortir casser et mettre le feu et à s’attaquer aux forces de l’ordre pour déclencher le scénario bâti autour de la répression, avec l’illusion obstinée que le pays s’embraserait.
Mais au grand dam de ces pyromanes sur Toile, les internautes algériens contre-attaquent et démentent systématiquement, et dans la minute qui suit, les mensonges qui sont diffusés sur Facebook et autres réseaux sociaux, neutralisant ainsi dans l’œuf les projets de désinformation inscrits dans des plans de déstabilisation. Dans cette guerre de l’information, à travers internet et les réseaux sociaux, les Algériens ne sont pas nés de la dernière pluie et ils ne sont pas de simples «consommateurs» prêts à avaler les plus grosses couleuvres. En plus qu’ils ont un sens élevé de l’intérêt national et des responsabilités qui en découlent pour eux et qu’ils ont pour tradition d’assumer systématiquement. Les internautes algériens ont riposté instantanément avec l’arme de la vérité en filmant les lieux décrits comme étant «à feu et à sang», pour prendre des images de la réalité, absolument calme, et les mettre sur les mêmes réseaux.
Oui, les jeunes Algériens ne sont pas des moutons du web et il est vain de croire qu’ils se mettraient à relayer bêtement n’importe quelle rumeur nuisible à leur pays. On sait que la campagne de manipulation via internet cible les jeunes qui sont des habitués des réseaux sociaux perçus, par eux, comme les médias de leur âge et qu’ils privilégient donc par rapport à la lecture des journaux ou au journal télévisé. Un Smartphone et une liaison internet suffisent pour créer l’instantanéité qui donne l’impression de vivre l’événement en temps réel et d’une certaine manière d’y participer.
La «ruse» consiste à utiliser ce biais qui a montré son «efficacité», on s’en souvient, pour la grande fraude – jugée de nature criminelle et d’atteinte à la sécurité nationale – à l’examen du baccalauréat en juin 2016. Le blocage des réseaux sociaux par le gouvernement lors de la session spéciale du baccalauréat avait privé les Algériens de Facebook, Twitter et autres réseaux sociaux, mais empêché la fuite de sujets durant les épreuves. La ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Iman Houda Feraoun, avait alors averti que le gouvernement avait «toute latitude de prendre des mesures conservatoires quand l’intérêt public l’exige».
Les autorités, et plus particulièrement les services concernés, ont raison de prendre au sérieux l’utilisation des réseaux sociaux à des fins subversives et de déstabilisation du pays. Il y a deux semaines, la police égyptienne a arrêté plusieurs personnes qui étaient en train de mettre en scène des photos d’une petite fille blessée. Ils avaient l’intention de diffuser ces images sur les réseaux sociaux en affirmant qu’elles provenaient d’Alep, en Syrie.
Houari Achouri
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