Un juge britannique annule une décision d’extradition d’un terroriste algérien
Au moment où le monde est engagé dans une guerre globale contre le terrorisme, un juge d’une cour d’appel britannique annule une procédure d’extradition visant un terroriste algérien affilié au réseau Al-Qaïda, sous le commandement, à l’époque, d’Oussama Ben Laden. Le verdict est tombé après une bataille judiciaire qui a duré plus de 20 ans engagée à son encontre par le gouvernement britannique dans le cadre d’une vaste opération visant l’expulsion des «djihadistes» étrangers. Le dénouement de ce feuilleton politico-judiciaire a été en faveur de ce dangereux terroriste répondant aux initiales M. G., qui a réussi maintes fois à échapper à des procédures d’expulsion vers l’Algérie, et ce, malgré son rôle avéré dans des actes terroristes, notamment son implication dans un réseau chargé de recruter des jeunes musulmans britanniques pour rejoindre des camps d’entraînement à l’étranger.
Cette décision constitue un autre revers pour l’actuelle ministre de l’Intérieur britannique, Amber Rudd, qui a perdu l’année écoulée une série de procédures judiciaires d’extradition de suspects dans des affaires de terrorisme.
Le membre du GSPC est arrivé au Royaume-Uni en août 1995, en qualité de demandeur d’asile, utilisant un faux passeport français. Mais en 2001, le gouvernement a décidé de l’expulser sur la base de preuves irréfutables sur son implication dans des affaires de terrorisme, estimant que sa présence sur le sol britannique posait un réel risque à la sécurité nationale. Le ministère de l’Intérieur britannique a affirmé que le terroriste algérien était un membre actif du Groupe salafiste pour la prédication et le combat, qui a fait allégeance à Al-Qaïda.
Cette décision du juge Collins de la cour spéciale des procédures d’appel a provoqué une vague d’indignation dans les milieux médiatiques et au sein de l’opinion publique, qui considèrent que cet individu représente une menace et que sa présence au Royaume-Uni constitue un risque supplémentaire à la sécurité du pays, et même à l’étranger. La réaction des autorités britanniques a été immédiate. Le porte-parole du ministère de l’Intérieur a, dans un communiqué rendu public dans la journée d’hier, déclaré que le gouvernement avait reçu le jugement et envisageait un recours, y compris la saisine de la plus haute juridiction pour faire appel contre la décision du juge Collins. Affaire à suivre.
De Londres, Boudjemaa Selimia
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