Ces milliers d’enfants marocains violés, battus et drogués qui errent dans les rues
Des dizaines de milliers d’enfants abandonnés traînent dans les rues au Maroc. Livrés à eux-mêmes, ils n’ont pas d’autre choix que de commettre des actes de délinquance pour survivre. Cette triste réalité contredit la propagande officielle, relayée par les milieux français qui profitent de cette misère et veulent faire croire à un «essor économique extraordinaire du royaume chérifien». En attribuant le miracle au roi Mohammed VI qui a donné aux partenaires étrangers ce que son père Hassan II ne leur avait pas encore vendu. Or, à l’échelle régionale, le déni de pauvreté qui aggrave la souffrance de tout un peuple n’est pas seulement une menace interne au Maroc ; les pressions quotidiennes pour l’ouverture des frontières terrestres pourraient préparer un exode massif des sujets misérables de sa majesté vers l’eldorado algérien.
Ils sont de plus en plus visibles dans tout le pays ces enfants âgés de 8 à 15 ans qui errent affamés, drogués et portant des traces de violences sur le corps ou le visage. En France, des journaux en ligne en font l’écho, malgré l’autocensure dont bénéficie le royaume «ami». Trop de hauts responsables de la nomenklatura parisienne possèdent des biens immobiliers ou des entreprises chez Mohammed VI pour qu’on se risque à écorner l’image du Makhzen. Un confrère d’un grand journal français nous confie que «son patron, son médecin, un ami avocat et ses beaux-parents retraités ont tous acquis de somptueuses maisons de maître à Marrakech…».
D’autres témoignages révoltants lèvent le voile sur l’exploitation d’un personnel «indigène» bon marché : jardiniers, femmes de ménage, majordomes, chauffeurs ou hommes à tout faire. Certaines filles au service des expatriés européens sont mineures sans que cela ne titille outre mesure la conscience de ces colons d’un genre nouveau. Parfois, les prestations de ces jeunes Marocaines et Marocains répondent aux besoins bestiaux d’une frange d’adultes pervers.
Parmi les enfants qui vagabondent au quotidien à Tanger, à Rabat et dans les artères d’autres grandes agglomérations, beaucoup ont fui la maltraitance de la bourgeoisie marocaine qui les «refile» aux voisins occidentaux des quartiers huppés. Zakaria raconte comment de jeune manœuvre à peine âgé de 14 ans, on a voulu en faire un garçon de «compagnie» chez un septuagénaire espagnol. «Lorsqu’il a tenté de me violer, j’ai réussi à le bousculer et à m’échapper», raconte-t-il sur Facebook à un ami algérien de son âge. «Je vivais dans un bidonville de la banlieue de Meknès chez ma mère qui nous a élevés seule, mes cinq frères et sœurs et moi. Arrivé à Marrakech, on m’a tout de suite fait savoir que je serai un chien pour les riches. Je n’ai pas supporté cela. Je me suis enfui. Inutile de porter plainte, la police préserve les Européens.»
Zakaria veut rejoindre l’Algérie. Il a des cousins qui y gagnent bien leur vie en réalisant de beaux plafonds en plâtre. «Ils sont clandestins, mais jamais maltraités. Ils dorment dans des mosquées en travaux ou chez des citoyens, protégés et respectés par les Algériens, alors qu’ici, chez eux, à part les cabarets sordides ou les hammams de prostitution, personne ne veut vous héberger gratuitement.»
Ils seraient des centaines chaque semaine à tenter de franchir la frontière de nuit. Des filières d’Oujda confient à ces candidats à l’immigration de la résine de cannabis pour un passage unique. Paradoxe chez le voisin de l’ouest qui fanfaronne en se vantant de la réalisation de méga infrastructures ou de nouveaux lotissements haut standing séparés des ghettos par de hautes palissades cache-misère. Le Maroc du port moderne de Tanger, du train rapide, du tramway et des usines automobiles françaises voit chaque jour son peuple s’appauvrir davantage. Une indigence sous le couvercle qui peut à tout moment sauter et provoquer de graves troubles et un exode massif. La mort du vendeur de poisson à la sauvette d’Al Hoceima, réprimé par la police du Makhzen et happé par une benne à ordures, n’est qu’une micro-illustration de la détresse des Marocains dont le pays a été confisqué par la famille royale et ses associés occidentaux.
Maya Loucif
Comment (88)