Le parti de Benflis boycotte les prochaines législatives
Sans surprise, le parti d’Ali Benflis a annoncé aujourd’hui sa décision de ne pas participer aux prochaines élections législatives qui se tiendront durant le deuxième trimestre de l’année en cours. C’est à l’issue de la session ordinaire du comité central (CC) du parti que la question des législatives a été définitivement tranchée. La majorité des membres du comité central ont voté pour le boycott de ces élections pour deux raisons. La première est que les rapports de consultations de la base militante étaient plutôt défavorables à la participation. La deuxième raison est que les membres du CC étaient tous convaincus que la fraude sera au rendez-vous et que le choix des électeurs sera inévitablement détourné par le régime afin de se maintenir au pouvoir.
Dans une allocution de clôture des travaux du comité central, le président de Talaie El-Houriyet a salué ce choix qui ne relève pas de «petits calculs politiques». «Vous pouvez scruter cette échéance législative de tous les côtés, vous ne lui trouverez aucun sens. Cette échéance législative aurait pu avoir un sens si elle s’était inscrite dans une démarche plus large visant à sortir le pays de l’impasse politique dans laquelle il se débat, à apporter une solution à la crise de régime dont il paye des coûts politiques, économiques et sociaux exorbitants et à le mettre, enfin, sur la voie de la modernisation du système politique national», a affirmé Ali Benflis, pour lequel «cette échéance législative aurait eu un sens si elle avait été conçue comme un pas vers le rassemblement de toutes les forces vives du pays autour de cet objectif qui prime sur tous les autres, celui du règlement des crises politiques, économiques et sociales que le régime politique en place ne pourra pas résoudre seul quoi qu’il dise et quoi qu’il fasse».
Il rappelle dans ce sillage le discours du pouvoir lors de la dernière élection présidentielle. A l’époque, a-t-il souligné, le régime politique en place avait prétendu qu’avec sa reconduction, l’Algérie allait vivre l’apothéose de la stabilité, de la prospérité et du progrès. «Chacun d’entre nous peut constater ce qu’il est advenu de cette promesse au vu de la situation tragique dans laquelle se trouve notre pays ; un pays devenu source d’inquiétude et d’angoisse à l’intérieur et source de dérision ou de commisération à l’extérieur», a souligné l’ancien candidat à la présidentielle. Pour M. Benflis, «il n’y a pas de grands bénéfices à attendre des petites causes, car il n’y que les grandes causes qui rendent même les gains les plus petits plus gratifiants et plus honorables».
En décidant de boycotter les prochaines législatives, le parti de Benflis rejoint celui de Soufiane Djilali, Jil Jadid, qui a également opté pour la non-participation à ces élections. Les autres partis politiques vont tous participer aux prochaines législatives.
Sonia Baker
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