Le RCD appelle au respect du vote des électeurs aux prochaines législatives
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) considère que le mécontentement populaire, qui s’exprime parfois par des actes de violences, est le résultat de l’échec des politiques de gouvernance d’un régime qui a atteint ses limites. Dans un communiqué sanctionnant la réunion mensuelle de son secrétariat national, le RCD qualifie cet échec de «patent».
«L’image ‘ »rassurante » d’un système politique qui distribue la rente à sa guise et nargue tous ses contradicteurs n’a pas survécu à la première embûche. La panique est générale. Les couacs récurrents dans les institutions et au sein du personnel politique témoignent de profondes luttes d’intérêts entre les différents segments du pouvoir. La preuve est cette fois-ci administrée par la volonté de certains d’impliquer et d’instrumentaliser la rue», décrit cette formation politique, pour laquelle «le recours à l’émeute, en particulier dans les wilayas de Béjaïa et de Bouira, n’est pas une réaction spontanée à une injustice, mais il relève d’un processus, certes initié par des appels anonymes, mais relayé par d’autres sources parfaitement identifiables et nourri par des « défaillances » institutionnelles graves».
Le RCD souligne non sans inquiétude que l’abandon de l’école à l’intégrisme, que le peuple algérien a payé cash une première fois dans les années 1990, n’a même pas servi de leçon à une gouvernance autiste. «Aujourd’hui, la sphère commerciale est aux mains des barons du bazar et de l’informel et les orientations économiques sont en passe d’être dictées par une clientèle guidée par l’étendue du gâteau à partager», dénonce ce parti de l’opposition qui se prépare pour les prochaines élections législatives. Ainsi, pour le RCD, la grande peur des Algériens n’est pas directement liée aux incertitudes de la conjoncture économique et politique et son impact sur les conditions de vie. Cette peur concerne leur avenir. Ils ont peur que leur avenir ne sera pas déterminé par des décisions rationnelles, mais par les soubresauts chaotiques d’un système politique que tout destine à la ruine.
Le RCD, qui rappelle avoir alerté sur l’exigence vitale de l’avènement d’un processus politique pacifique et démocratique qui redonne la souveraineté au peuple algérien, considère que le pire n’est pas inévitable. «Il revient en premier lieu au pouvoir de répondre aux nombreux appels et initiatives que les acteurs de l’opposition n’ont cessé de renouveler», estime le RCD, qui considère que les prochaines élections législatives peuvent constituer un signal à la condition de respecter le vote des électeurs. Cela peut ouvrir la voie au débat et à l’implication des citoyens pour décider de leur avenir. Par ailleurs, le RCD annonce qu’il tiendra son congrès ordinaire les 30 juin et 1er juillet 2017.
Sonia Baker
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