Béjaïa : pénurie d’argent liquide dans les banques après les émeutes
Les habitants de la ville de Béjaïa souffrent depuis les dernières émeutes d’un manque d’argent liquide dans les circuits bancaires. Si la plupart des établissements financiers ont rouvert leurs portes, la disponibilité du cash reste aléatoire. Au centre-ville, théâtre des dernières violences qui ont occasionné d’importants dégâts matériels, l’agence BNP, complètement saccagée, demeure toujours fermée. Ses nombreux clients ne trouvent aucun autre palliatif à cette situation. La raison est que tous les distributeurs de billets des autres banques sont aussi à l’arrêt. Non pas en panne, mais tout simplement débranchés par, visiblement, mesure de sécurité.
«Depuis les dernières émeutes, aucun distributeur de billets ne fonctionne. Je ne sais pas si cela est dû à des mesures de sécurité décidées par ces établissements financiers ou si les banques installées dans la ville ont reçu des instructions dans ce sens afin d’éviter des opérations de pillage comme l’on a vu durant les jours d’émeutes», témoigne un habitant du centre-ville complètement désemparé de ne plus pouvoir se servir de son argent. Les bureaux de poste ont été, de leur côté, submergés par une clientèle prise d’angoisse en raison de la peur que les violences reprennent. «Des queues interminables se forment devant les guichets dès l’ouverture des bureaux. Cela dure toute la journée», ajoute le même habitant pour lequel la situation reste tendue, bien que le calme soit revenu et les commerçants aient rouvert.
Les habitants de la ville de Béjaïa subissent ainsi les conséquences des violences qui ont secoué cette ville au deuxième jour du nouvel an. La pénurie de liquidités risque de durer encore plusieurs jours, car une reprise des violences n’est pas totalement exclue. Les émeutes, faut-il le rappeler, ont éclaté suite à une grève des commerçants en réponse à un appel anonyme pour protester contre les nouvelles mesures fiscales contenues dans la loi de finances de 2017. Plusieurs dégâts matériels ont été enregistrés. Outre un bus de transport urbain brûlé, des individus non identifiés se sont attaqués à des locaux commerciaux qu’ils ont saccagés. Pas moins d’une centaine d’arrestations ont été opérées et des milliards de centimes de dégâts matériels ont été enregistrés.
Sonia Baker
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