Campagne sur les réseaux sociaux pour rendre Yennayer jour férié
Une intense campagne est lancée sur les réseaux sociaux pour rendre férié le premier jour du calendrier berbère qui correspond au 12 janvier du calendrier grégorien. Des sites internes, des groupes fermés et des commentaires insistent sur l’impératif de reconnaître officiellement ce calendrier en consacrant le 1er jour de Yennayer fête nationale, comme le nouvel an grégorien ou le calendrier hégirien.
Une nouvelle pétition a été lancée pour que cette journée soit chômée et payée et donc fêtée par l’ensemble des Algériens. Les internautes estiment qu’il n’y a plus aucune «excuse» pour «achever la reconstruction de l’identité algérienne», maintenant que la nouvelle Constitution, adoptée en mars dernier, consacre tamazight comme langue officielle aux côtés de la langue arabe. Ainsi, ils interpellent le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour agir dans ce sens et déclarer le premier jour de l’an berbère journée chômée et payée. Va-t-il le faire ? Peut-être. Une chose est sûre. Les hautes autorités consacrent d’importants moyens pour la célébration de cette date, habituellement fêtée par des associations et des citoyens sans trop de bruit médiatique.
Ainsi, cette année, les célébrations du nouvel an amazigh Yennayer 2967 seront marquées par un riche programme de festivités, impliquant plusieurs secteurs ministériels et des caravanes culturelles qui sillonneront une dizaine de villes du pays, du 11 au 16 janvier. C’est ce qu’a annoncé aujourd’hui le secrétaire général du Haut Commissariat à l’amazighité (HCA), Si El-Hachemi Assad. Cette large mobilisation dénote, selon Si El Hachemi Assad, d’un «réveil identitaire» du citoyen algérien qui s’est «réconcilié avec son histoire ».
Le lancement des célébrations est prévu à Alger avec des expositions de livres, d’artisanat et d’art culinaire, des spectacles musicaux, en plus d’une rencontre autour des «connaissances historiques sur la célébration de Yennayer» et d’une parade des éléments de la Protection civile. Les caravanes culturelles se dirigeront le 11 janvier vers Béni Snous, à Tlemcen, Touggourt (Ouargla), Batna, Guelma, Béjaïa, Sétif et Tissemsilt où des programmes de célébration sont prévus jusqu’au 16 janvier en partenariat avec les collectivités locales, les centres culturels et le mouvement associatif. Un cours sur la fête de Yennayer sera dispensé dans toutes les écoles du pays qui accueilleront également des activités de célébration du nouvel an amazigh, a-t-il encore souligné.
Sonia Baker
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