Que va faire l’agitateur prétendument expulsé d’Algérie Rachid Nekkaz à Béjaïa ?
Le tonitruant Rachid Nekkaz «donne rendez-vous aux jeunes à l’aéroport de Béjaïa le 12 janvier à 9h30 pour fêter ensemble Yennayer, le nouvel an berbère». L’annonce faite sur les réseaux sociaux confirme, ainsi, l’inexactitude de l’information véhiculée par Rachid Nekkaz qui affirmait, le 9 décembre dernier, avoir été «expulsé» par les autorités algériennes. Le retour de Rachid Nekkaz en Algérie, à Béjaïa plus précisément, dans le contexte d’après-émeutes et alors même que la mèche de l’agitation est encore fumante, s’assimile clairement à une volonté de souffler sur le brasier pour provoquer de nouveaux troubles.
L’ancien candidat à la présidentielle d’avril 2014 avait affirmé, dans une vidéo enregistrée à la hâte à l’aéroport d’Alger, avoir été prié par les autorités algériennes de quitter le territoire national. Il aurait donc, selon ses dires, été «expulsé d’Algérie». Rachid Nekkaz avait exhibé le passeport algérien en prenant l’opinion publique nationale à témoin sur une «injustice» commise à son encontre par le gouvernement algérien. Mais il était néanmoins difficile de croire, affirmait Algeriepatriotique, que les autorités algériennes aient prié ce ressortissant algérien de quitter le territoire national par la force, dès lors qu’il est détenteur du passeport algérien et qu’il est, donc, reconnu comme citoyen algérien de plein droit.
Rachid Nekkaz avait laissé entendre dans son message enregistré à la va-vite à l’aéroport Houari-Boumediene qu’il avait été interpellé par les services de sécurité en pleine autoroute et qu’il aurait été sommé de quitter le pays manu militari. Une version qui paraît invraisemblable, tant aucun argument, ni politique ni juridique, ne justifie une telle décision et un tel comportement de la part des responsables politiques ou de instances judiciaires.
En décidant de se présenter à l’élection présidentielle d’avril 2014, Rachid Nekkaz avait dû abandonner la nationalité française pour se conformer aux lois algériennes qui exigent que le candidat à la fonction suprême soit uniquement de nationalité algérienne. Une expulsion de ce dernier aurait signifié qu’il n’ouvrirait plus droit à la citoyenneté algérienne et qu’il devenait, dès lors, un apatride.
Rachid Nekkaz confirme par son dernier message qu’il a tout bonnement menti aux Algériens, et son retour à Béjaïa, dans ce contexte précis, est la preuve que derrière sa «chasse» ultra-médiatisée aux responsables politiques «corrompus» se cache un plan visant à semer la zizanie dans le pays.
Karim Bouali
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