FLN : Hocine Khaldoune appelle à l’éviction de Djamel Ould-Abbès
Après avoir servi pendant des années sous l’autorité de l’ex-secrétaire général du parti Amar Saïdani, le responsable de la communication du FLN et membre du bureau politique, Hocine Khaldoune, vient de lancer un appel pour l’éviction de Djamel Ould-Abbès, après avoir claqué la porte du BP. L’ancien bras médiatique d’Amar Saïdani justifie sa démission par le comportement «individualiste» et «irresponsable» du nouveau secrétaire général Djamel Ould-Abbès qui «n’écoute plus personne» au sein de cette instance dirigeante du parti. Hocine Khaldoune accuse ouvertement M. Ould-Abbès de «semer le trouble» au sein de l’ex-parti unique. Il affirme sur sa page Facebook qu’il était dans l’impossibilité de continuer à travailler avec le SG qui ne consultait plus les membres du BP ni ne les informait de ses décisions. L’ex-membre du BP assure qu’il ne va pas «rentrer chez lui» et qu’il va se battre jusqu’au bout «pour la sauvegarde du FLN qui représente le sang de nos martyrs et de nos moudjahidine». Il demande aux militants de se mobiliser pour «faire barrage aux dérives» du nouveau SG qu’il considère comme «inconscient» de la responsabilité qui lui incombe au FLN.
La démission de Hocine Khaldoune renseigne sur l’aggravation de la crise au sein de l’ex-parti unique, miné par la multiplication de groupes d’intérêts et de luttes de clans d’affairistes aux appétits voraces. Héritant d’un parti en lambeaux, Djamel Ould-Abbès, qui a pris la place d’Amar Saïdani poussé par le président Bouteflika à démissionner après ses dérapages, emploie la politique de la carotte ou le bâton. Dès sa prise de fonction, il a tendu la main aux différents courants redresseurs, tout en refusant la remise en cause des instances du parti. Au fil des jours, M. Ould-Abbès assied son pouvoir en imposant sa façon de faire et une stricte discipline au sein du parti.
Djamel Ould-Abbès a certes gardé le bureau politique du FLN tel qu’il a été laissé par Amar Saïdani, mais le nouveau SG de l’ex-parti unique contourne cette instance dans sa gestion du parti en installant de nouvelles structures et commissions et en «réinjectant» dans l’encadrement central du FLN d’anciens ministres et d’anciens responsables du parti marginalisés durant la période de Saïdani et de son prédécesseur Belkhadem.
Ainsi, M. Ould-Abbès semble déclarer la guerre aux «irréductibles» qui refusent de «se dissoudre» dans la nouvelle organisation du parti et qui se dressent contre les décisions du secrétaire général. Les dissensions reprennent de plus belle, à quelques mois des législatives. La préparation des listes de candidature à ces élections s’annonce donc explosive.
Sonia Baker
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