Nekkaz avoue avoir menti : «J’ai le droit d’aller où je veux dans mon pays !»
Rachid Nekkaz a réagi à notre article sur son projet de manifestation à Béjaïa, où il avait donné rendez-vous aux jeunes de cette wilaya pour ce jeudi 12 janvier. «Je rappelle aux journalistes “professionnels” d’Algeriepatriotique que ma mère est originaire de Béjaïa et que j’ai le droit d’aller où je veux dans mon pays», a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. L’ancien prétendant à la fonction suprême confirme en fait que son histoire d’expulsion n’était qu’un vulgaire canular, tant il affirme dans sa «mise au point» qu’il est dans (son) pays et qu’il a de ce fait «le droit d’aller où (il) veut». En voulant démentir le contenu de notre article, Rachid Nekkaz l’a, au contraire, confirmé, en réalité, puisque le sorbonnard se contredit de manière criante, après avoir affirmé qu’il avait été expulsé manu militari d’Algérie.
Par ailleurs, Rachid Nekkaz manipule l’opinion publique en laissant entendre que son déplacement à Béjaïa serait mû par des considérations purement familiales – donc apolitiques – à partir du moment où il compte se rendre dans la ville natale de sa mère, alors que son précédent message est une invite claire à la réactivation de l’action de rue avortée par les citoyens. «Je donne rendez-vous aux jeunes à l’aéroport de Béjaïa le 12 janvier à 9h30 pour fêter ensemble Yennayer, le nouvel an berbère», avait en effet écrit Rachid Nekkaz sur sa page Facebook. Pourquoi l’homme d’affaires, qui s’inscrit dans une logique d’opposition au pouvoir, inviterait-il les «jeunes» tout spécialement à venir l’attendre à l’aéroport si ce n’est pour provoquer un attroupement dans le contexte très fragile d’après-émeutes et alors même que la mèche de l’agitation est encore fumante ?
La manœuvre de Rachid Nekkaz s’assimile clairement à une volonté de souffler sur le brasier pour provoquer de nouveaux troubles. Après avoir gagné la sympathie de nombreux Algériens par ses actions visant à dénoncer la corruption endémique et ses courageuses confrontations avec des responsables politiques français, Rachid Nekkaz a perdu toute crédibilité en fabulant sur une prétendue expulsion et il vient de se faire harakiri en appelant insidieusement à une nouvelle émeute à Béjaïa.
Karim Bouali
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