Benhazil : «La hausse n’a pas touché tous les prix»
Les opérations de contrôle menées par les services du ministère du Commerce depuis ces derniers mois n’ont pas révélé l’existence de stocks de marchandises dissimulés à des fins spéculatives, a indiqué un responsable de ce ministère, réfutant une hausse générale des prix de produits alimentaires. «Parler de hausse générale des prix est un constat biaisé. La hausse n’a pas touché tous les prix», a déclaré à l’APS le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes auprès de ce ministère, Abderrahmane Benhazil.
Selon lui, la hausse de la TVA, qui est passée de 17 à 19% dans le cadre de la loi de finances de 2017, «ne peut en aucun cas provoquer une flambée des prix. D’ailleurs, les augmentations constatées pour quelques produits seulement sont insignifiantes». «La hausse de la TVA est insignifiante et ne peut en aucun cas engendrer une hausse des prix. La réalité sur le terrain est que les prix de large consommation soutenus par l’Etat ou non n’ont pas connu d’augmentations», affirme-t-il. A ce propos, il soutient que les interventions quotidiennes des services du ministère du Commerce n’ont révélé, depuis l’entrée en vigueur des dispositions de la loi de finances de 2017, que quelques augmentations pour certains produits laitiers et maraîchers.
«Les prix de ces produits ne sont pas fixés par la loi, contrairement à ceux subventionnés par l’Etat. Il ne peut y avoir d’infractions s’il n’y a pas une loi régissant ces prix. Donc, ce sont des prix libres», avance-t-il. Même les produits de base non subventionnés comme les pâtes alimentaires ou quelques légumes secs n’ont pas été touchés par des hausses, observe le même responsable.
Pas de produits agricoles stockés à des fins spéculatives
Quant à l’augmentation depuis fin 2016 des prix du café, des lentilles et des pois chiches, M. Benhazil l’explique par le renchérissement des cours de ces produits sur les marchés internationaux à l’instar du café passé de 1 850 dollars/tonne à la fin 2015 à 2 150 dollars/t à la fin 2016 pour le café Robusta, et de 2 811 dollars/t à 3 250 dollars/t pour l’Arabica. Pour les lentilles et les pois chiches, les prix sont remontés respectivement de 946 dollars/t à 1 150 dollars/t et de 1 168 dollars/t jusqu’à 1 700 dollars/t entre les deux périodes de comparaison.
«Ce sont des choses que nous ne pouvons pas maîtriser, car elles dépendent des marchés internationaux», soutient-il. Néanmoins, même si les prix mondiaux de la poudre de lait ont diminué en passant de 2 834 dollars/t à 2 300 dollars/t, cette baisse ne s’est pas répercutée sur les prix au niveau du marché national. Par ailleurs, fait savoir M. Benhazil, sur les 4 304 chambres froides existantes, 85% ont été contrôlées durant ces trois derniers mois (3 680 chambres). «Les interventions ont relevé l’inexistence de stocks détenus à des fins spéculatives», assure-t-il.
Pour lui, les augmentations des prix constatées pour certains produits agricoles sont dues plutôt au manque de l’offre sur le marché, un constat normal durant cette période hivernale. Concernant le contrôle des prix des produits subventionnés ou réglementés, les interventions du ministère ont donné lieu à la constatation de 1 948 infractions (liées au non respect des prix) durant les dix premiers mois de l’année 2016 contre 2 900 infractions durant la même période de 2015.
R. E.
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