Elections législatives : Djamel Ould-Abbès dicte la marche à suivre
Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès, enchaîne les réunions et les rencontres avec les cadres à tous les niveaux en vue de resserrer les rangs et de préparer le parti à bien affronter les prochaines législatives. Le premier responsable du FLN, qui poursuit, dit-on, l’opération d’«assainissement» du parti des affairistes et trabendistes de la politique, a réuni aujourd’hui au siège national de cette formation à Hydra les mouhafadhs et les responsables des commissions de transition.
Après avoir installé la Commission nationale de préparation des élections législatives, Djamel Ould-Abbès s’échine à mobiliser les cadres au niveau local et régional afin de mieux faire face aux mécontentements que générerait la confection des listes de candidatures à ces élections qui suscitent beaucoup d’intérêts au sein des structures du vieux parti. La réussite aux prochaines législatives et l’affirmation du FLN comme «première force politique du pays» seront déterminantes pour l’avenir du nouveau secrétaire général du FLN qui s’attaque de «pied ferme» au lourd passif laissé par son prédécesseur, Amar Saïdani.
Pour Djamel Ould-Abbès, il est impératif de maîtriser le processus pour éviter des tensions et du grabuge lors de la conception des listes électorales. Et c’est à cette question qu’a été consacrée sa réunion avec les mouhafadhs. Pour commencer, il exclut les membres de cette commission de se présenter aux législatives. Le secrétaire général du FLN a beaucoup insisté lors de cette réunion, a-t-on appris d’une source interne au parti, sur la nécessité de faire barrage aux détenteurs de l’argent sale.
Ould-Abbès considère que le vieux parti est atteint du cancer de la «rapine» et de l’«affairisme» auquel il faudra faire face par tous les moyens afin qu’il se généralise. Et en privé, le nouveau patron du FLN ne cache pas son insatisfaction de la qualité des membres du bureau politique qu’il veut changer mais de manière brutale. Djamel Ould-Abbès a déjà réussi à pousser à la porte le membre du BP en charge de la communication, Hocine Kheldoune. D’ailleurs, lors des réunions ayant suivi la «démission» de ce dernier, Djamel Ould-Abbès n’a nullement commenté l’acte de Hocine Kheldoune, ni répondu à ses accusations.
Le SG du FLN semble avoir une feuille de route claire qu’il met en application de manière graduelle. Il joue, en effet, sur deux registres. Le premier, c’est de tendre la main aux différents courants redresseurs, excepté Abdelaziz Belkhadem auquel il semble avoir définitivement fermé les portes. Mais les groupes de Belayat et de Abada ont été reçus par le premier responsable du FLN en les encourageant à reprendre leurs activités au sein des structures du parti.
Le deuxième registre sur lequel travaille Djamel Ould Abbès, c’est celui de l’assainissement des rangs du FLN des «intrus» et des partisans de la «chkara». Pour ce faire, le SG du FLN prend pour cibles certains caciques, à l’instar de Sadek Bouguetaya, qu’il cherche à évincer du bureau politique. Mais il n’y a pas que lui. S’appuyant sur la jeune garde du FLN et de certains caciques qu’il a repêchés dès son installation à la tête de l’ex-parti unique à l’installation de Rachid Haraoubia, Amar Tou, Moussa Benhamadi et El-Hadi Khaldi, Ould-Abbès œuvre au renouvellement progressif de l’encadrement du parti. Mais cela ne se fait pas sans résistance. Les «protégés» de Saïdani ne se laissent pas faire. Ils sont encore à la manœuvre et tentent de préserver leur champ d’influence, en alimentant la fronde interne contre le nouveau SG.
En vieux routier de la politique, Ould-Abbès axe son travail sur les prochaines législatives. Car il sait que pour mieux asseoir son pouvoir au sein de ce parti, divisé, il faudra une victoire éclatante lors de ces élections.
Sonia Baker
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