Trump prédit l’implosion de l’Europe et veut la levée des sanctions contre Moscou
A quelques jours de son investiture, le président élu américain Donald Trump revient dans un entretien à l’hebdomadaire britannique The Sunday Times, sur un grand nombre de questions d’ordre international. Il a prédit que le Brexit serait «un succès» et annoncé qu’il voulait conclure «rapidement» un accord commercial avec le Royaume-Uni. Ces propos tranchent avec ceux de son prédécesseur Barack Obama, qui avait, lui, annoncé que le Royaume-Uni se retrouverait au bout de la file d’attente pour conclure des accords commerciaux avec les Etats-Unis si jamais il quittait l’UE. Le prochain locataire du Bureau ovale a, par ailleurs, estimé que «d’autres pays vont quitter» l’Union européenne en suivant l’exemple de Londres, en raison, selon lui, de la crise migratoire. La crise migratoire, qui est pour Donald Trump à l’origine des graves difficultés auxquelles fait face le Vieux continent, a été accentuée par la politique de la chancelière allemande Angela Merkel, estimant, en effet, qu’elle avait commis «une erreur catastrophique» en ouvrant les frontières de son pays aux réfugiés.
Le nouveau président américain a, dans la foulée, qualifié l’Otan d’organisation «obsolète», car elle ne s’était pas occupée de la lutte contre le terrorisme, reprochant à ses Etats membres de ne pas payer leur part destinée à la défense commune et de ne compter que sur l’apport des Etats-Unis. «J’ai dit, il y a longtemps, que l’Otan avait des problèmes. En premier lieu, qu’elle était obsolète parce qu’elle a été conçue il y a des années et des années», a-t-il martelé.
Au sujet de la Russie, le président des Etats-Unis compte proposer au président Vladimir Poutine une levée des sanctions imposées à la Russie pour son annexion de la Crimée, en échange d’un accord sur la réduction des armes nucléaires. Trump a, dans ce même entretien au journal britannique, sévèrement critiqué la politique étrangère précédente des Etats-Unis, décrivant l’invasion de l’Irak comme l’erreur la plus grave dans l’histoire contemporaine des Etats-Unis.
Donald Trump a, par ailleurs, tenu à souligner, à quelques jours de la cérémonie de son investiture en qualité de 45e président des Etats-Unis, son engagement dans une première grande étape vers le contrôle des armes nucléaires depuis la conclusion par son prédécesseur, Barack Obama, du dernier traité de réduction des armes stratégiques avec la Russie en 2010.
La réplique de la Première ministre Theresa May interviendra ce mardi où elle doit exposer sa vision des futures relations avec l’UE. Mme May souhaite mettre fin à la liberté de circulation et reprendre le contrôle des frontières du pays, une des raisons clefs pour laquelle les Britanniques ont voté la sortie de l’UE. Mais elle veut aussi conserver le plus large accès possible au marché unique, tout en nouant le plus d’accords commerciaux possibles avec les pays hors-UE, d’où l’importance de la relation avec les Etats-Unis clairement définie par Donald Trump dans son entretien au Sunday Times.
De Londres, Boudjemaa Selimia
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