Libye : les Etats-Unis changeront-ils de fusil d’épaule ?
Le journal italien La Stampa, qui cite des diplomates italiens, soutient que, concernant la Libye, le nouveau président américain, Donald Trump, ne devrait pas suivre la même politique que son prédécesseur, Barack Obama. Sa décision n’est pas encore tranchée mais son entourage pense qu’il devrait aussi apporter son soutien au maréchal Khalifa Haftar. Donald Trump est, dit-on, persuadé que l’ancien officier supérieur de l’armée libyenne est capable de débarrasser la Libye des groupes terroristes qui la prennent actuellement en otage.
Le quotidien italien mentionne que l’équipe de Trump a confié à ses interlocuteurs italiens que la nouvelle administration américaine concentrera ses forces dans la lutte contre le terrorisme et que la politique libyenne des Etats-Unis va donc évoluer. Jusque-là, Washington a soutenu le gouvernement libyen d’entente nationale dirigé par Faïz Essaraj et les efforts de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Martin Kobler.
Le journal a souligné que l’ambassadeur d’Italie à Washington faisait partie d’un petit nombre d’invités, mardi, au dîner de gala organisé par Tom Barak, l’un des amis de Trump qui possède des hôtels en Sardaigne fréquentés par des proche du président élu. Les sources de La Stampa indiquent que la nouvelle administration américaine a, par ailleurs, promis au gouvernement italien de se tenir à ses côtés dans sa lutte contre le terrorisme, en particulier sur le front libyen, et de l’aider à affronter la crise des migrants à laquelle il fait face.
Les révélations de La Stampa interviennent à un moment où les forces du maréchal Haftar ont repris possession d’un quartier de Benghazi et contrôlent désormais une bonne partie de la ville qui était tombée en 2014 entre les mains des terroristes. En plus de la zone de Qanfouda, à l’ouest, les groupes terroristes contrôlent toujours deux quartiers dans le centre de la ville, Al-Saberi et Soug Al-Hout. Parmi ces groupes figurent notamment le Conseil de la choura des révolutionnaires de Benghazi, une coalition de milices islamistes dont fait partie notamment Ansar Asharia, un groupe proche d’Al-Qaïda.
Appuyé par le Parlement élu de Tobrouk, le maréchal Haftar conteste le Gouvernement d’union nationale (GNA) installé à Tripoli et soutenu par l’ONU. Le maréchal, accusé par ses rivaux de vouloir instaurer un régime militaire en Libye, bénéficie du soutien de pays arabes comme l’Egypte, les Emirats arabes unis ou encore la Jordanie. Il est également soutenu par la Russie.
Khalifa Haftar s’est rendu le 11 janvier dernier sur le porte-avions amiral Kouznetsov, croisant au large de la Libye. Le commandant en chef de l’ANL se trouvait au Caire qui devait accueillir une réunion des notables des tribus libyennes et une rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye.
Khider Cherif
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