Affaire Key Bay : des Sahraouis manifestent en Normandie
Des dizaines de Sahraouis soutenus par des militants français ont manifesté en fin d’après-midi de vendredi à Fécamp (Seine-Maritime, Normandie) pour dénoncer le transport de la cargaison «illicite» d’huile de poisson, chargée à El-Aâyoune occupée, a indiqué ce samedi à la presse une source sahraouie.
La manifestation, à l’appel du Comité de jumelage et d’échanges internationaux de Gonfreville-l’Orcher, devait coïncider avec l’accostage du navire Key Bay, battant pavillon de Gibraltar, transportant d’huile de poisson en provenance du Sahara Occidental, occupé par le Maroc, pour l’entreprise Olvéa.
Le Key Bay a chargé, il y a quelques jours, une cargaison d’huile de poisson à El-Aâyoune, capitale occupée et port du Sahara Occidental mais, selon des sources portuaires, le navire devrait finalement arriver ce week-end au port de Fécamp. La Cour de justice de l’Union européenne, dans son jugement du 21 décembre 2016, a interdit l’importation de produits issus de l’exploitation «illégale» des ressources naturelles du Sahara Occidental, rappelle-t-on.
Les manifestants sahraouis vivant en France et soutenus par des élus français locaux, le Comité de jumelage et d’échanges internationaux de Gonfreville-l’Orcher et l’Union locale la Confédération générale du travail (CGT) ont dénoncé la violation du jugement de la Cour de justice de l’Union européenne, et donc du droit international. Les manifestants ont brandi des banderoles exigeant de mettre un terme au pillage «continu» des richesses du peuple sahraoui, scandant des slogans qui condamnent et dénoncent tous les accords signés avec les autorités marocaines incluant le Sahara Occidental.
La délégation Europe Ecologie au Parlement européen, rappelle-t-on, a demandé aux autorités douanières françaises de procéder à l’évaluation des documents d’importation pour déclarer la marchandise en provenance d’El-Aâyoune a été « illégalement» importée. Le Comité de jumelage et d’échanges internationaux de Gonfreville-l’Orcher a demandé, dans une lettre au P-DG du groupe Olvéa, spécialiste dans les huiles de poisson, de ne pas accepter la cargaison contenant de l’huile de poisson qui provient de la pêche au Sahara Occidental occupé. Il a précisé au responsable d’Olvéa qu’il ne pouvait «ignorer que cette cargaison provient de la pêche réalisée dans les eaux territoriales du Sahara Occidental, pays occupé illégalement par le Maroc», lui demandant de refuser cette cargaison «illicite».
R. I.
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