Le FFS met en garde contre l’instrumentalisation des revendications citoyennes
Le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Abdelmalek Bouchafa, accuse le pouvoir d’avoir échoué sur tous les plans. Les violences qui ont secoué au début du mois courant la ville de Béjaïa sont, à ses yeux, la preuve de cet échec retentissant.
Abdelmalek Bouchafa, qui est intervenu aujourd’hui à l’ouverture de la session ordinaire de la fédération de Tizi Ouzou, a souligné que sa formation politique a, à maintes fois, alerté les autorités sur les risques d’une explosion sociale et les conséquences de l’application de la loi de finances pour 2017 qu’il a toujours qualifiée d’antisociale et antinationale. Le premier secrétaire de ce parti met en garde contre «la manipulation et les tentatives de déstabilisation, à travers l’instrumentalisation des revendications citoyennes pour servir des intérêts douteux».
Pour le FFS, le pouvoir navigue à vue. Il ne dispose d’aucune stratégie ni de visions pour faire sortir le pays de ce marasme social et de la crise politico-économique. Abdelmalek Bouchafa a souligné qu’il est impératif d’agir pour préserver l’unité nationale. Le premier secrétaire estime ainsi que «tamazight est un fondement incontournable de l’unité nationale qui s’ajoute à l’arabité et l’islam». «On ne peut séparer ces trois piliers parce qu’ils représentent l’Algérie dans toutes ses dimensions. C’est une identité dynamique. Le référent que constitue ces trois éléments garantit l’unité de la patrie», a-t-il soutenu tout en considérant que «Yennayer, qui est l’une des constituantes de l’amazighité, ne peut être célébré sans aborder tous les sacrifices consentis dans le cadre du combat pour la reconnaissance de la langue amazighe dans laquelle le FFS s’est toujours inscrit».
Pour Bouchafa, «tamazight est le béton armé de l’unité nationale». Le premier secrétaire du plus vieux parti de l’opposition a assuré que son parti rejette la violence, d’où qu’elle vienne, et privilégie le dialogue et le combat pacifique pour atteindre ses objectifs et arriver à ses fins politiques, à savoir l’instauration de la démocratie. Abdelmalek Bouchafa a affirmé que le changement espéré par les Algériens n’interviendrait que par la reconstruction du consensus national.
Le premier secrétaire est revenu sur la participation du FFS aux législatives, en assurant que «l’objectif du parti n’est nullement de rafler un maximum de sièges, mais plutôt de se rapprocher des citoyens, des espaces syndicaux et associatifs et faire entendre la voix du consensus national». Aussi assure-t-il, «le FFS cherche à occuper et exploiter tous les espaces qui seront ouverts dans le cadre de la campagne électorale où nous y serons en force pour imposer un discours politique différent, basé sur un dialogue qualitatif, sur l’étique et sur le respect de l’autre».
De son côté, Ali Laskri a considéré la participation du FFS aux prochaines échéances électorales comme une manière de «rendre espoir aux Algériens» et d’amener les gouvernants à «aller vers la mise en place d’un consensus national en tous points de vue». Laskri, qui était à Aïn Defla, a estimé que la participation à ces élections peut contribuer à changer la «vision des citoyens de la chose politique», affirmant que le changement escompté doit intervenir loin de toute forme de violence «qu’elle qu’en soit la nature». Il estime qu’«en ces temps d’incertitudes le pays a davantage besoin de sérénité et de stabilité».
Sonia Baker
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