Trump brise le mur du conservatisme et met à exécution ses promesses de campagne
Aussitôt dit, aussitôt fait ! A peine eut-il pris possession de ses quartiers à la Maison-Blanche, le président Donald Trump a signé une batterie de décrets pour prouver que ses promesses de campagne n’étaient pas des paroles jetées en l’air. Sa détermination à aller vite dans la concrétisation de sa politique de réformes prouve qu’il va sans doute mettre à exécution tous les points inclus dans son programme électoral. Et cela à commencer par la construction d’un mur de séparation avec le Mexique afin, a-t-il dit, de protéger les Etats-Unis des trafiquants de drogue et des migrants clandestins latino-américains.
Signe que le magnat américain de l’immobilier ne bluff pas, la Maison-Blanche a déjà supprimé l’espagnol de son site. Le site en espagnol de la Présidence des Etats-Unis existe depuis 2009 et a été créé par l’Administration de Barack Obama. Il est inactif depuis ce week-end. Pendant sa campagne pour l’élection présidentielle, Donald Trump avait promis de combattre fermement l’immigration clandestine latino-américaine et avait aussi reproché à son rival pour les primaires républicaines, Jeb Bush, de parler l’espagnol. Son cabinet ne compte à ce stade aucun Hispanique, une première depuis près de 30 ans.
Ce n’est pas tout. Malgré le fait que son cabinet ne soit pas encore formellement constitué (le Sénat n’ayant pas encore confirmé son choix du secrétaire au Trésor, du secrétaire au Commerce ou du directeur du Budget) et qu’il dispose par conséquent de pouvoirs concrets limités, Donald Trump a tout de même tenu à mettre en branle sa machine à réformes. Ainsi qu’il l’avait promis à ses électeurs, le successeur d’Obama a signé lundi un décret interdisant le financement d’ONG internationales qui soutiennent l’avortement. Une décision prise au lendemain du 44e anniversaire de «Roe V. Wade», l’arrêt emblématique de la Cour suprême qui a légalisé l’avortement en 1973 aux Etats-Unis.
Légiférant toujours par décret, le Président a ordonné aussi le même jour le gel des embauches au niveau fédéral, sauf pour l’armée, réalisant là aussi une autre de ses nombreuses promesses de campagne. Ces premières décisions ont réjoui les élus républicains. «Le président Trump ne perd pas de temps pour mettre en œuvre ses promesses», a déclaré le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, dans un communiqué. En gelant les embauches fédérales, «il a fait un premier pas déterminant vers le contrôle de la bureaucratie à Washington. Nous avons hâte de travailler avec le Président pour renforcer ces actions et offrir des résultats au peuple», a-t-il ajouté.
Comme annoncé également durant sa campagne, Donald Trump a signé l’acte de retrait des Etats-Unis du Traité de libre-échange transpacifique (TPP), dont l’Administration de Barack Obama avait fait l’une de ses priorités. «Nous en parlions depuis longtemps», a-t-il déclaré aux journalistes présents lors de la signature dans le Bureau ovale, jugeant que le retrait du TPP était «une bonne chose pour le travailleur américain». Vu comme un contrepoids à l’influence grandissante de la Chine, ce traité a été signé en 2015 après d’âpres négociations par 12 pays d’Asie-Pacifique représentant 40% de l’économie mondiale. Le président républicain entend visiblement redessiner au plus vite les contours des accords commerciaux liant les Etats-Unis au reste du monde.
Toujours au plan international, les Etats-Unis ont réitéré cette semaine leur souhait de se rapprocher de la Russie. Le porte-parole de la Maison-Blanche a indiqué hier que son pays était ouvert à l’idée de mener des opérations militaires conjointes avec la Russie contre les terroristes du groupe autoproclamé Daech en Syrie. «S’il y a une possibilité de combattre (Daech) avec n’importe quel pays, que ce soit la Russie ou un autre, et que nous partageons un intérêt national sur la question, (alors) bien sûr, nous sommes preneurs», a affirmé Sean Spicer lors de sa première conférence de presse sous la présidence de Donald Trump.
Et comme pour signifier aussi que les Etats-Unis auront une relation privilégiée avec les pays engagés dans la lutte contre le terrorisme, Sean Spicer a ajouté que le président américain s’était entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, lui assurant être prêt à poursuivre l’assistance militaire des Etats-Unis à l’Egypte. En moins d’une semaine, Donald Trump aura fait plus que ce que certains Présidents ont accompli en une année, voire plus. Et ce n’est que le début…
Khider Cherif
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